La fin du XIXe voit deux courants parfaitement opposés naître : le réalisme et le fantastique. Pourtant, tous deux ont un point commun : ils interrogent à leur manière le réel. En effet, avec le réalisme puis le naturalisme, les écrivains font entrer dans leurs œuvres le peuple et la vraie vie. À l’image de la série des Rougon-Macquart d’Emile Zola, à force d’observations minutieuses et de détails, les romans livrent au-delà de leur intrigue un véritable témoignage sur les mœurs et la société du XIXe siècle. Dans Germinal par exemple, le lecteur prend conscience de la pénibilité et la dureté de la vie des mineurs.

Avec le fantastique, le lecteur interroge aussi le réel. D'ailleurs, le point de départ pour créer une œuvre fantastique n’est-il pas le réel ? L’œuvre doit distordre la réalité et faire vaciller le lecteur dans un autre possible. Maupassant, maître incontournable de la nouvelle, a écrit à la fois des romans réalistes (Une vie), et des œuvres fantastiques (Le Horla). Ecrit sous la forme d’un journal intime, ce roman raconte jour après jour l’étrange sensation qui gagne le narrateur : celle qu’un être invisible rôde autour de lui. Il sombre peu à peu dans la folie.