Sens : le dopage désigne le fait d’utiliser des méthodes et substances interdites afin d’augmenter les capacités mentales ou physiques d’un sportif. Les principales substances utilisées pour le dopage sont : les cannabinoïdes, les agents anabolisants, les stimulants, les diurétiques, les opiacés, les modulateurs hormonaux…
Le dépistage, qui peut concerner tous les sportifs, licenciés ou non, en compétition ou hors compétition, consiste en un prélèvement urinaire, et éventuellement un prélèvement sanguin. L’Agence mondiale antidopage (AMA) met à disposition une liste des substances et méthodes interdites, tenue à jour annuellement.

Pourquoi les sportifs se dopent-ils ?

Le dopage s’est développé au fur et à mesure que les disciplines sportives se professionnalisaient. En Europe, trois disciplines sont particulièrement exposées : le football, le tennis et le cyclisme.
Pour le sportif de haut niveau, la tentation de recourir au dopage s'explique par différentes raisons :

  • augmenter l’oxygénation des muscles et la puissance musculaire afin d’obtenir de meilleures performances ;
  • diminuer la sensation de fatigue ;
  • lutter contre le stress et la pression induite par les compétitions, notamment dans le sport de haut niveau ;
  • masquer la prise de médicaments, par exemple en diluant les urines au moyen de diurétiques…


Toutefois, les sportifs recourant au dopage courent de réels dangers qui peuvent aller jusqu’à la mort. Les principaux risques encourus sont les suivants :

  • associations médicamenteuses dangereuses,
  • pharmacodépendance à certaines substances (caféine, amphétamines, cocaïne…),
  • troubles psychologiques et comportementaux induits notamment par les stéroïdes anabolisants.


Généralement, les sportifs de niveau régional ou national sont davantage exposés à ce type de risques car ils sont moins bien suivis médicalement que les sportifs de niveau international, et n’ont pas toujours les moyens d’acheter des produits de bonne qualité.

Le rôle du médecin du sport est primordial pour assurer un bon encadrement des sportifs et éviter tout dérapage, en proposant, par exemple, des conseils pour mettre en place une meilleure hygiène de vie, compatible avec l’entraînement (sur le plan alimentaire, psychologique…).

En effet, le dopage peut avoir de lourdes conséquences sur la santé et la vie des sportifs dopés. Ainsi, des cyclistes, ayant consommé de l’EPO, ont témoigné sur le fait que leurs soigneurs les réveillaient en pleine nuit afin de leur faire faire de l’exercice et d’éviter un éventuel arrêt cardiaque qui aurait pu être causé par un effet secondaire du produit.

Comment contrôler ?

Les tests réalisés sur les sportifs ne sont pas toujours d’une grande efficacité pour diverses raisons :

  • les athlètes connaissent les seuils autorisés et savent quand arrêter le traitement pour que celui-ci ne soit pas décelé au cours du test ;
  • de manière générale, les contrôles sont insuffisants et gagneraient à être pratiqués sans prévenir les sportifs au préalable ;
  • de nouveaux produits et méthodes de dopage sont régulièrement inventés sans que ceux qui sont chargés de les découvrir puissent suivre le rythme…


Par ailleurs, les tests anti-dopage ont leurs limites, notamment face à des produits comme l’EPO et l’hormone de croissance qui sont des substances naturellement présentes dans l’organisme. De ce fait, l’origine endogène et exogène de ces produits est particulièrement difficile à établir.

En France, depuis 2006, c’est l’Agence française de lutte contre le dopage qui est chargée des contrôles et, depuis 2012, l’article 445-1-1 du Code pénal punit le dopage de 5 ans d’emprisonnement.

Quelques affaires retentissantes…

En janvier 2008, pour la première fois, un tribunal américain condamne une sportive, Marion Jones, à 6 mois de prison ferme, moins pour son dopage que pour son parjure au cours d’une enquête. L’athlète américaine obtient de nombreux titres en sprint, toutefois ses victoires sont invalidées après la découverte de son dopage aux stéroïdes. Elle perd alors ses 5 médailles olympiques remportées aux JO de Sydney et ses 2 titres remportés aux championnats du monde d’athlétisme.

Le cyclisme est l’un des sports les plus exposés au dopage, comme ce fut le cas notamment dans les années 1990 et 2000 où émergent de nombreux scandales. Même si le nombre de cas semble avoir nettement diminué depuis, cette discipline reste parmi les sports où les contrôles sont les plus fréquents.
En 1998, l’affaire Festina, du nom de l’équipe dont le leader est le cycliste français Richard Virenque, provoque un séisme médiatique et révèle au grand public les pratiques de dopage quasi généralisées au sein d’une équipe, jetant le discrédit sur le Tour de France. Cette affaire dévoile également le rôle prépondérant des médecins dans la mise en place de ces pratiques dans les équipes professionnelles. Suite à ce scandale, est créée, un an plus tard, l’Agence mondiale antidopage.
Au début des années 2000, l’affaire Armstrong vient de nouveau jeter une ombre sur le Tour de France. Le cycliste américain, qui remporte sept victoires consécutives de 1999 à 2005, est accusé de dopage après que le journal L’Équipe a publié certains résultats de prélèvements montrant la présence d’EPO dans les urines du coureur. Lance Armstrong est alors déchu de ses sept victoires. Cette affaire permet également de pointer la responsabilité des plus hautes instances dans la dissimulation des pratiques de dopage.

Info bonus :
Le dopage semble se pratiquer depuis l’existence des compétitions sportives. En effet, dès l’Antiquité, durant les Jeux olympiques, l’alcool était interdit aux sportifs et un juge, placé à l’entrée des stades, était chargé de renifler l’haleine des compétiteurs…