- Sens : discours à la louange d’une personnalité, d’une institution, d’un pays, fait en public ou par écrit.
- Synonymes : éloge, apologie, dithyrambe…
Provenance de l’expression :
Le terme panégyrique vient du grec « panêguris » signifiant : assemblée de tout le peuple. Il désigne un discours très élogieux, prononcé oralement et en public. Dans l’Occident chrétien, le panégyrique est un sermon faisant l’éloge d’un saint, à visée pédagogique et morale. On parle alors de panégyrique hagiographique.
De nos jours, ce mot a pris un sens plus général de louange ou d’apologie, et peut parfois s’utiliser avec une connotation dépréciative dans le sens d’un éloge exagéré, emphatique.
Il est également synonyme d’apologie, néanmoins celle-ci peut être orale ou écrite, et elle a pour objectif la défense ou la justification d’une personne ou d’une action (connotation conservée par le verbe anglais : to apologize).
Explication :
- Histoire :
Ce type de discours devient traditionnel sous l’Empire romain : il désigne les remerciements et louanges adressés à l’empereur par le bénéficiaire d’une nomination au consulat ou à un poste important. Le Panégyrique de Trajan de Pline le Jeune, discours en prose de 95 chapitres, représente un modèle du genre. Dans ce discours, à l’occasion de sa nomination au Sénat romain par l’empereur Trajan en 100, Pline le Jeune fait le portrait d’un empereur aimé de tous ses sujets, caractérisé par sa sincérité et sa modestie, qui œuvre pour la liberté et la justice.
Ce genre perdure au Moyen Age comme en témoigne le Panégyrique à Théodoric composé en 506 par Ennode, futur évêque de Pavie.
- Rhétorique :
Le panégyrique appartient au genre épidictique ou démonstratif (pour louer ou blâmer). Il a pour objectif de célébrer des actions et vertus, et d’exalter les valeurs, à travers l’exemple.
D’après les manuels de rhétorique, pour composer le panégyrique d’un personnage illustre, il faut présenter : son origine familiale, ses ancêtres les plus glorieux, ses années de jeunesse et de formation, les actes les plus louables réalisés au cours de sa carrière.
L’ensemble de ces éléments doit être présenté sous le jour le plus favorable et il faut donc recourir à différents procédés comme l’amplification, l’hyperbole…
Pour aller plus loin…
La tradition veut qu’à l’Académie française, chaque nouvel entrant prononce un discours de réception comportant l’éloge de son prédécesseur dans le siège qu’il/elle va occuper.
D’autres manifestations publiques sont l’occasion de prononcer de semblables discours, comme lors du transfert des cendres d’un défunt au Panthéon : à l’exemple de celui, très célèbre, prononcé par André Malraux pour le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon le 19 décembre 1964.
Info bonus : attention à l’orthographe de ce mot un peu complexe, et notamment au y qui vient en premier…