Raffaello Sanzio, dit Raphaël, est un grand peintre italien né en 1483 à Urbino. Il est notamment connu pour les tableaux suivants : La Transfiguration, Les Trois Grâces et L’École d’Athènes.

Naissance de l’œuvre

À 21 ans, Raphaël arrive à Florence et se fait remarquer par son talent. On le compare déjà à ses contemporains Léonard de Vinci et Michel Ange. Quelques années plus tard, en 1508, le pape Jules II entame la reconstruction de la basilique Saint-Pierre du Vatican. Il fait appel à Raphaël et commande au jeune peintre de 25 ans quatre grandes fresques pour recouvrir les quatre murs d’une pièce en particulier : la chambre de la signature. Il s’agit de la bibliothèque personnelle du pape. Sur chaque mur de la pièce, se trouve un thème différent : le droit, la poésie, la théologie et la philosophie. L’une de ces quatre fresques est la fameuse École d’Athènes.

Le tableau

Réalisée de 1508 à 1512, la fresque de Raphaël mesure 440 x 770 cm et continue à être admirée de nos jours au Vatican.

  • À gauche :
    • On aperçoit tout à gauche de la fresque le personnage d’Épicure, portant des feuilles de lauriers sur la tête. Philosophe grec, il est le symbole de la quête du bonheur par la plénitude de l’âme.
    • Au fond, dans la niche, est représentée la statue du dieu du soleil, de l’harmonie et la sobriété, mais aussi du savoir philosophique et du pouvoir civilisateur de la raison : Apollon. Il ressemble d’ailleurs à la statue de Michel Ange, exposée au Louvre, L’esclave mourant.
    • On voit également Alexandre Le Grand parlant à Socrate. Ce dernier compte sur ses doigts, ce qui représente sa dialectique, basée sur les interrogations. On aperçoit également Pythagore qui représente le savoir, en expliquant ses théorèmes de géométrie.

  • Au centre :
    • Au centre du tableau, le regard du spectateur s’arrête sur deux personnes qui ne sont pas des moindres : Platon et Aristote. Platon ressemble ici à Léonard de Vinci. Les deux philosophes pointent quelque chose : l’un le ciel et l’autre la Terre. Ce geste symbolique met en valeur les visions différentes de ces deux philosophes incontournables de l’Antiquité : le monde des idées avec Platon (le doigt tourné vers le ciel) et le monde concret d’Aristote (doigt pointé en direction de la Terre).
    • En bas, on retrouve Héraclite, représenté avec la tête sur le poing. Ce philosophe mélancolique de l’Antiquité est représenté sous le physique de Michel Ange. Il s’agit ici d’un hommage de Raphaël envers l’artiste qui l’a inspiré.
    • Plus bas, on remarque le célèbre philosophe cynique Diogène, allongé sur les escaliers. Ce philosophe grec vivait notamment reclus de la société, dans un tonneau.

  • À droite :
    • Sur la partie droite de la fresque, on aperçoit le mathématicien grec Euclide, expliquant ses principes mathématiques à un public intéressé. Encore une fois Raphaël rend hommage à l’un de ses contemporains car il peint Euclide avec des airs de Bramante, un architecte de la Renaissance. Il devait notamment participer à la reconstruction de la basilique, mais étant mort peu de temps avant, c’est donc Raphaël qui en a eu la charge.
    • Raphaël s’est également représenté dans cette fresque puisqu’on peut voir son autoportrait sous les traits du peintre grec de l’Antiquité, Appelles.
    • Enfin, au fond, la statue dans la niche représente la déesse de la guerre défensive et de la paix, Minerve. Cette patronne des fondations symbolise notamment l’acquisition des connaissances et la réalisation artistique.

Le message

Cette fresque est notamment connue pour la multitude de personnages qu’elle représente. Raphaël a cherché à relier le passé (philosophes de l’Antiquité) avec le présent (artistes de la Renaissance). La Renaissance est une époque où l’on cherche à imiter les Anciens et à les dépasser, et Raphaël retranscrit bien cette atmosphère dans L’École d’Athènes. Il rend hommage à ses contemporains (peintres, architectes, sculpteurs) sous des traits de savants grecs (philosophes, mathématiciens…) pour transmettre le message selon lequel l’art relève du domaine intellectuel. L’art, à cette époque, connaît une évolution de statut : un artiste n’est plus seulement considéré comme un artisan, c’est également un savant.