Né en 1913, en Algérie, Albert Camus est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge et journaliste français. Proche de la mouvance existentialiste, Camus se réclame avant tout de l’absurde. À travers son œuvre, composée de romans, de nouvelles, d’essais et de pièces de théâtre, mais aussi de films et de poèmes, il décrit une vision « absurde » du monde, c’est-à-dire un univers dénué de sens et d’espoir. À cette perception stérile de l’humanité, il oppose la révolte par l’action, la création, la fraternité. Il reçoit, en 1957, le prix Nobel de littérature.
Une enfance en Algérie
Albert Camus naît en novembre 1913 au sein d’une famille extrêmement modeste. Son père, descendant des premiers arrivants français en Algérie, travaille comme caviste dans un domaine viticole, et sa mère, d’origine espagnole, malentendante et illettrée, fait des ménages.
À la mort de son père parti combattre comme zouave, en 1914, Albert Camus et son frère aîné Lucien, deviennent tous deux pupilles de la Nation, et partent vivre avec leur grand-mère et leurs deux oncles maternels. Brillant élève, Camus décroche une bourse et poursuit des études de philosophie à Alger. Il obtient, en 1936, son diplôme d’études supérieures en Lettres, section philosophie.
Le cycle de l’absurde
En 1940, Albert Camus s’installe à Paris où il commence par travailler comme secrétaire de rédaction à Paris-Soir. C’est à cette période qu’il démarre la rédaction de son « cycle de l’absurde », notamment en rédigeant son roman L’Étranger, dont Malraux, alors lecteur chez Gallimard, recommande la publication. Dans ce roman, qui paraît en 1942, Camus crée, à travers le personnage de Meursault, une incarnation de la condition humaine dans toute son absurdité, un homme indifférent à tout, jusqu’à sa propre existence qu’il ne fait que subir, et qui finira par être condamné à mort plus pour cette indifférence que pour le meurtre qu’il a commis. Les pièces, Le Malentendu (1944) et Caligula (1944), mais aussi l’essai intitulé Le Mythe de Sisyphe (1942) viennent compléter les fondements de la philosophie de Camus, illustrant à leur tour l’aveuglement du destin et la vaine condition de l’homme condamné à des tâches inutiles et répétitives.
Le cycle de la révolte
Face à cette vision stérile de l’existence, Albert Camus imagine une réponse par la révolte et la création notamment littéraire, mais aussi à travers la fraternité qu’il ne cesse de valoriser dans son œuvre. Ainsi, dans La Peste, roman paru en 1947, Camus propose le récit de l’invasion du mal (possible allégorie du nazisme) qui sera finalement repoussé par la lutte collective. À travers les pièces L’État de siège (1948) et Les Justes (1949), mais aussi son essai intitulé L’Homme révolté (1951), Camus propose la révolte comme échappatoire à l’absurdité de l’existence, comme moyen de l’affronter et d’envisager la liberté par l’action.
Un journaliste et écrivain engagé
À son arrivée en France, en 1940, Albert Camus entre dans la Résistance et collabore au journal Combat. Il y prend notamment position sur la question de l’indépendance de l’Algérie, mais aussi sur ses rapports avec le parti communiste algérien. Il est également amené à prendre la défense des Espagnols exilés franquistes. Le 8 août 1945, il est le seul intellectuel occidental à dénoncer l’usage de la bombe atomique, suite au bombardement d’Hiroshima. Méfiant à l’égard des idéologies et ne se réclamant d’aucun parti politique, Camus se veut avant tout citoyen du monde, prônant les valeurs de fraternité, de vérité et de justice.
Albert Camus meurt dans un accident de voiture le 4 janvier 1960, à l’âge de 47 ans.
Citations :
Ces premières phrases de deux des romans de Camus sont parmi les incipits les plus célèbres de la littérature française.
« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » (L’Étranger, 1942)
« Les curieux évènements qui font le sujet de cette chronique se sont produits en 194., à Oran. » (La Peste, 1947)