Le monde depuis le tournant des années 1990

Au monde bipolaire de la Guerre froide succède un monde multipolaire, en raison de l’émergence de nouvelles grandes puissances économiques (Chine, Inde, Brésil) à côté des puissances anciennes (Japon, UE, notamment Allemagne, Royaume-Uni et France).

Par ailleurs, les opinions publiques, plus informées en raison de l’essor d’Internet et des réseaux de télévision internationaux, ont une influence croissante sur les relations internationales. La puissance des États est de plus en plus concurrencée par les entreprises transnationales dont le poids économique dépasse parfois celui de petits pays. Les États-Unis demeurent de loin la première puissance (60% du potentiel militaire mondial), mais ils ne peuvent plus assurer seuls la gestion des conflits dans le monde.

Dans certaines régions, d’autres puissances prennent le relais des États-Unis, parfois avec leur bénédiction, par exemple la France en Afrique Subsaharienne, avec des interventions en Libye (2011) puis au Mali et en Centrafrique (2013).

Inversement, l’ONU demeure impuissante à mettre un terme à la guerre en Syrie, commencé en 2011, en raison du soutien de la Russie au dictateur El Assad. Avec le Printemps arabe, qui a débuté en 2011, les pays arabes sont entrés en révolution contre les pouvoirs autoritaires qui les gouvernaient et sont à la recherche de nouveaux régimes politiques plus démocratiques.

Tandis que l’URSS s’effondre en 1991, asphyxiée par l’effort économique que nécessite la compétition avec les États-Unis, ceux-ci interviennent triomphalement au cours de la guerre du Golfe (1991, première guerre d’Irak). Les vainqueurs de la Guerre froide veulent alors instaurer un nouvel ordre international et sont qualifiés de "gendarme du Monde".

Considérant la fin de la Guerre froide comme une victoire de la démocratie libérale et du capitalisme sur le communisme totalitaire, les États-Unis pensent désormais pouvoir imposer la paix dans le monde et ouvrir grâce à cela une longue période de prospérité. Toutefois, de multiples conflits éclatent dans les années 1990, jusqu’alors contenus par l’équilibre de la terreur entre les deux blocs.

Des génocides ont lieu au Rwanda (1994) et pendant la guerre de Yougoslavie (massacre de Srebrenica en 1995). Les pays les plus puissants doivent faire face à de puissants réseaux (terroristes, trafiquants de drogue). Après les attentats du 11 septembre 2001, commis par Al Quaeda, les États-Unis lancent une "guerre contre le terrorisme" qui les conduit à intervenir militairement en Afghanistan (2001) et en Irak (2003), sans parvenir à stabiliser ces pays ni à éradiquer le terrorisme.

Érigé en 1961, le Mur de Berlin, qui avait vocation à empêcher la fuite des citoyens de la RDA vers l’Ouest, est ouvert en 1989. La télévision permet au monde entier de vivre l’événement en direct. Celui-ci est rapidement considéré comme le principal symbole de la fin de la Guerre froide.

L’Allemagne et l’Europe, coupées en deux pendant plus d’un demi-siècle, vont pouvoir retrouver leur unité. Pourtant, cet événement heureux inquiète les pays européens. On craint qu’une Allemagne réunifiée retrouve sa puissance antérieure et revendique des territoires perdus après la Seconde Guerre mondiale.

La construction européenne semble aussi menacée. La réunification est âprement négociée et elle est finalement acceptée en échange de la reconnaissance par l’Allemagne de ses frontières et l’engagement d’approfondir l’Europe. Ce dernier engagement aboutit au traité de Maastricht fondant l’Union européenne, qui est signé en 1992.

Dès le début des années 1990, les pays de l’Est quittent l’influence de la Russie pour s’arrimer aux États-Unis et à l’Europe de l’Ouest. Ils rejoignent d’abord l’OTAN, puis adhèrent à l’UE en 2004-2007 après des années de libéralisation politique et économique.

La Russie qui traverse une grave crise dans les années 1990, ne s’y oppose pas. La fin de la Guerre froide bouleverse profondément le continent européen.