Le temps est une notion à la fois concrète, et un concept abstrait, que les philosophes tentent de définir depuis des siècles. Les premières théories connues apparaissent au Ve siècle av. J-C. Cependant, ces théories varient en fonction des époques et des cultures.

Il y a le concept abstrait qui définit le temps comme une durée infinie qui serait la somme du passé, du présent et du futur. Les événements qui s’y déroulent, aussi distincts soient-ils les uns des autres, seraient liés sur le fil de cette chronologie.

Cependant, si pour les philosophes de l’Antiquité ce temps est infini, dès lors que l’on intègre la notion de Création du monde, cette durée apparait comme finie. Par ailleurs, tandis que dans les cultures chinoise et chrétienne on imagine que le temps est quelque chose de linéaire (une flèche qui va d’un point A à un point B), dans les cultures indienne et hébraïque le temps est circulaire (une roue qui tourne à l’infini). Cela n’empêche pas pour autant les deux conceptions de s’entremêler : les années passent de façon linéaire en même temps que les saisons reviennent de façon cyclique.

De façon plus concrète, l’homme a eu besoin de mesurer le temps, en se basant sur la nature. Ainsi, il s’appuie sur l’alternance entre jour et nuit, sur la succession des saisons, sur le cycle des marées et de la lune, sur la position des astres en fonction du moment. Le temps est alors une période, une durée limitée. Ainsi a-t-on le temps de la cueillette, le temps des moissons, la période de la chasse, la période des moussons, etc.

Dans le cadre d’une vie en société, l’homme a également dû diviser son temps. Les calendriers annuels ont été élaborés pour partager l’année, dès le IIIe millénaire avant notre ère. On cherche ensuite à diviser la journée. Dès le Ve siècle av. J-C, on trouve des cadrans solaires et une division des journées en douze (en fonction du rythme du soleil, donc ne correspondant pas forcément à 12 heures). L’Église du Moyen Âge divise la journée en huit selon les différentes prières. Au XIVe siècle, les premières horloges sont créées en Italie et les heures deviennent plus régulières, tandis que minutes et secondes sont créées au XVIIe siècle. 

Ainsi, on doit désormais vivre au rythme régulier et imperturbable des secondes, des minutes, des heures, des jours, des semaines, des mois, des années. Rythme qui n’est alors plus celui de la nature mais celui de l’homme. L’homme va alors courir après le temps, chercher à gagner du temps ou au contraire vouloir prendre son temps ou prendre du temps, pour arriver à une rentabilisation de ce précieux temps qui se trouve alors marchandisé dans une logique capitaliste.

Néanmoins, nous pouvons dire que ce temps est relatif : une minute d’ennui comptera autant de secondes qu’une minute de plaisir, mais elle ne passera pas aussi vite.

La question du temps est intrinsèquement liée à celle de l’espace. Avec les avancées de la technique, qui se sont accélérées depuis l’invention de la machine à vapeur au XIXe siècle, l’espace-temps n’a fait que se réduire, que cela soit sur la planète Terre ou dans l’espace. Cette réduction des distances, due à l’augmentation de la vitesse des moyens de transport, influence fortement nos modes de vie, notre façon d’envisager le monde et le temps consacré à nos déplacements.