Le mot « lyrisme » vient de la lyre d’Orphée. Héros de la mythologie grecque, poète et musicien, il reçut du dieu Apollon cet instrument à 7 cordes qu’il dota de 2 cordes supplémentaires en hommage aux 9 Muses qui lui avaient appris à en jouer. Grâce à sa musique et à son chant, Orphée charme le monde terrestre comme le monde surnaturel.
À travers sa musicalité et ses images, l’écriture poétique permet d'exprimer une grande part de nos émotions et de nos sentiments. Le lyrisme, très courant en poésie, désigne l’expression des émotions personnelles souvent à travers l’exaltation de la passion amoureuse : dire l’amour en poésie revient donc à être lyrique.
Dès le XVIe siècle, les poètes de la Pléiade s’emploient à donner à la langue française et à la poésie ses lettres de noblesse. Ils veulent rivaliser avec les poètes de l’Antiquité. Dans son recueil intitulé Les Amours, Pierre de Ronsard choisit le sonnet pour célébrer trois figures illustrant trois visions de l'amour : Hélène, Marie et Cassandre.
Au XIXe siècle, avec le mouvement romantique, la poésie est à nouveau à l’honneur avec le thème de l’amour. Le célèbre poème de Lamartine « Le lac » est un hommage à un amour défunt ; celui de Victor Hugo « Demain dès l’aube » est également dédié à un amour défunt mais différent puisque le poète le dédie à sa fille. Si la poésie célèbre la force du sentiment amoureux, elle souligne aussi la douleur éprouvée au moment de la perte de l'être cher. Ainsi, les poètes accentuent encore le lyrisme en doublant le thème de l'amour avec d'autres thèmes comme celui de la fuite du temps associé depuis l’Antiquité au « Carpe diem » que l’on traduit par « Profitez de l’instant présent ». Cela témoigne de la lucidité de nos poètes face à la brièveté de la vie et parfois de l’amour.