Si pendant longtemps la poésie a été soumise à des formes fixes et des règles strictes, dès le XIXe siècle avec le mouvement romantique, les poètes se libèrent des contraintes. Déjà avec ses Petits poèmes en prose, Baudelaire – tout comme avant lui Aloysius Bertrand dans son recueil Gaspard de la Nuit – avait renoncé à la versification. Pour Paul Verlaine, la poésie doit être « De la musique avant toute chose » ainsi qu’il l’affirme dans son « Art poétique », d’ailleurs un peu plus tard, Guillaume Apollinaire supprime toute trace de ponctuation dans son recueil Alcools offrant ainsi de nouvelles grilles de lecture.
Le XXe siècle s’ouvre alors sur tous les possibles. Avec son « Manifeste du surréalisme » en 1924, André Breton signe le point de départ d’une révolution poétique dans laquelle la raison, si longtemps privilégiée, doit s’effacer devant un au-delà de la réalité.
Malheureusement la 2ème guerre mondiale signe un retour brutal à la dure réalité. Un temps, les poètes délaissent leur imaginaire pour offrir au monde la poésie de la résistance. Paul Eluard, Robert Desnos, René Char, Jean Cassou, Louis Aragon mettent leur plume au service de l’espoir.
Depuis le milieu du XXe siècle, la poésie totalement affranchie des contraintes de la forme et de la versification poursuit sa quête en explorant l’inconscient, le rêve, les jeux de mots, l’originalité des formes et des sujets traités.