À cause des contraintes matérielles et par souci de bienséance, on ne peut pas tout donner à voir sur scène. Pour représenter l’impossible – bataille, révolte, acte légendaire voire extraordinaire –, on a recours au récit des événements rapportés par les personnages. Par exemple, dans Le Cid de Corneille, à l’Acte IV scène 3, Rodrigue rapporte la sanglante bataille qu’il a livrée dans la nuit contre les Maures.

C’est ce qu’on appelle la parole-récit que l’on distingue de la parole-action permettant, quant à elle, de faire progresser l’intrigue.

Cinq termes sont à retenir pour considérer la parole au théâtre :

  • La réplique est ce que le personnage prononce à l’adresse d’un ou de plusieurs personnages.
  • Les stichomythies sont une succession de brèves répliques qui servent souvent à dramatiser des moments-clés de la pièce.
  • Au contraire, lorsqu’une réplique est longue, il s’agit d’une tirade (celle de Rodrigue par exemple citée plus haut).
  • Lorsqu’un personnage s'exprime seul sur scène et qu’il s’adresse à lui-même, il prononce un monologue. On peut penser au célèbre monologue d’Harpagon dans L’Avare de Molière à l’Acte IV scène 7.
  • Quant aux propos dits par un personnage que seul le public peut entendre, ce sont des apartés.

D’ailleurs, le théâtre présente une double communication : les personnages sur scène communiquent entre eux, mais leurs propos sont aussi prononcés à l’adresse du public. La parole au théâtre peut donc renfermer plusieurs degrés de compréhension.