Le bassin Méditerranéen, carrefour historique de diverses migrations depuis l'Antiquité, demeure un espace central pour les flux migratoires contemporains. Aujourd'hui, plus de 32 millions de migrants vivent autour de la Méditerranée, soit environ 12 % de la population totale de la région. Ces flux sont diversifiés : ils peuvent être économiques, politiques, environnementaux ou culturels par exemple.

Les migrations économiques représentent la majeure partie des mouvements. Chaque année, des centaines de milliers de personnes du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) et du Moyen-Orient (Syrie, Liban) migrent vers le sud de l'Europe, notamment vers la France, l'Italie et l'Espagne à la recherche d'opportunités économiques. 

Les migrations politiques se sont intensifiées avec les conflits récents, notamment en Syrie depuis le début de la révolution syrienne en 2011. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime que 5,6 millions de Syriens ont fui leur pays, dont plus de 1 million vers l'Europe. La Libye, en proie à l'instabilité depuis 2011, est également un point de transit majeur pour les réfugiés africains.

Les migrations environnementales ou climatiques augmentent ces dernières années, surtout à cause de la désertification et de l'élévation du niveau de la mer dans le sud de la Méditerranée. On a compté 1900 catastrophes naturelles en 2019, à l’origine de déplacements de population. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) prévoit que d'ici 2050, plus de 200 millions de personnes seront déplacées pour des raisons climatiques dont une grande partie d'entre elles vers l'Europe.

Les migrations culturelles concernant les flux universitaires ou les diasporas, bien que minoritaires par rapport aux flux économiques, politiques et climatiques, sont renforcées par l'Union pour la Méditerranée (UpM), créée en 2008. Chaque année, des milliers d'étudiants du sud de la Méditerranée rejoignent des universités européennes dans le cadre de programmes comme Erasmus+.