Les années 1960 voient l’essor de la société de consommation de masse, qui correspond à la période des « Trente Glorieuses ». Elle est particulièrement liée à la diffusion de l’American way of life – mode de vie américain – selon lequel pour accéder à la liberté et au bonheur, il est nécessaire de travailler et posséder des biens. Le symbole de cette société est le supermarché, qui va s’implanter en Europe, et s’inscrire en premier lieu dans le paysage urbain. Ainsi, la population va être incitée à consommer pour combler ses besoins utiles, accéder au confort et atteindre un niveau de vie supérieur. Mais au-delà du simple confort, la prolifération des publicités et le développement des techniques de marketing vont amener les gens à acheter toujours plus sans que cela réponde à un besoin, juste pour le fait de consommer. Ainsi, on va louer les produits électroménagers comme des outils de libération de la femme, lui permettant d’avoir plus de temps pour elle. Cependant, le paradoxe d’Easterlin met en avant que l’accumulation de richesses crée une satisfaction éphémère. Ainsi, pour se procurer des moments de plaisirs éphémères, s’engage une course à la consommation, telle une drogue. D’une certaine façon, c’est ce que dénonce le Requiem for a Dream de Derren Aronofsky (2001), tiré du roman Retour à Brooklyn d’Hubert Selby (1978).

Ainsi l’homme moderne entre dans une cadence dictée par la consommation, et court après l’argent pour pouvoir consommer et s’intégrer dans la norme sociétale. Tout devient consommable, le voyage, le temps pour soi, la culture, l’éducation, les relations sociales, etc. L’homme lui-même devient un produit, qui doit savoir se vendre pour plaire et obtenir un emploi, qui doit faire concurrence aux autres humains-produits, etc. Le packaging étant un élément clé pour bien vendre un produit, l’ère du superficiel fait entrer l’apparence physique dans le consumérisme. On ne pratique plus du sport pour prendre du temps plaisir pour soi ou pour passer un bon moment entre amis, on paye et consomme la salle de sport pour atteindre des objectifs physiques normés. La lutte contre l’aspect éphémère de la vie passe par la quête d’une beauté et d’une jeunesse éternelle, alimentant l’industrie cosmétique et de chirurgie esthétique, tandis que les femmes deviennent des produits jetables considérés périmés dès la quarantaine passée. La chanson Barbie Girl du groupe Aqua (1997) dénonce assez bien le côté superficiel et consumériste de cette société.

Les artistes de tout bord s’inspirent de cette société, pour en peindre le portrait, entrer dans le moule ou bien la dénoncer.