En premier lieu, Paris est une « ville capitale », parce qu’elle est la capitale française. Une capitale, en effet, accueille les institutions politiques du pays, qui sont les organes du pouvoir dirigeant : c’est à Washington D.C. que se trouvent la Maison Blanche, la Cour Suprême et le Congrès ; de même, c’est à Paris que se trouvent l’Élysée, le Palais de Justice et le Parlement.
Mais Paris est aussi la capitale historique. Tokyo, par exemple, est la capitale politique du Japon mais pas la capitale historique : c’est à Kyoto que revient ce titre, parce qu’elle a été capitale pendant plus de 1000 ans. Or, Paris était déjà capitale au temps de Clovis ; même si ce n’est qu’au XIIe siècle avec Philippe Auguste qu’elle devient durablement capitale du royaume – à l’exception des périodes de troubles…
Or, Paris a connu plusieurs périodes de troubles : des guerres (par exemple la Guerre de Cent Ans, la guerre franco-allemande de 1870), aussi des révoltes pour des motifs économiques, religieux ou politiques : la révolte d’Étienne Marcel en 1357, celle des Maillotins contre l’oppression fiscale en 1382 ; la Journée des Barricades de 1648 ; révoltes qui poussèrent la famille royale hors de Paris. En 1792, le peuple de Paris, par contre, force le roi Louis XVI à revenir dans Paris (Louis XIV avait décidé d’installer la cour à Versailles dès 1682) ; il finira par emprisonner son roi, et par le décapiter.
C’est dire que les relations entre le peuple de Paris et les gouvernants, entre la Ville et la Cour, ne sont pas toujours harmonieuses, souvent empruntes de défiance, et parfois franchement hostiles : Il existe une tradition contestataire à Paris, que les récentes manifestations contre la réforme des retraites a illustrée, provoquant à l’étranger des réactions tantôt alarmées, tantôt enthousiastes : Paris, ville capitale parce qu’elle est aussi une capitale des révolutions ?