Paris ne serait pas une ville capitale si elle n’était que capitale de la France. Son statut particulier tient en outre à son rayonnement international séculaire. Paris a été un centre économique vital en Europe depuis que Philippe Auguste en a fait le siège de son gouvernement. Au XXIe siècle, elle fait partie des « villes mondiales », ou villes globales, qui contribuent à l’économie mondiale parce qu’elles sont insérées dans la mondialisation. Paris accueille aussi plusieurs organismes internationaux, tels que l'UNESCO, l'OCDE et l'Union Internationale des Avocats. 

Pourtant, Paris par son histoire est liée à la construction de l’État et de la nation française, et son espace garde les traces de cette histoire. Elle constitue un élément clé de l’identité française, et elle-même est constituée par cette identité. Les grands projets urbains à la fois modernisent la capitale, et augmentent les inégalités économiques et la fracture sociale entre Paris « intra-muros » et les départements voisins (sa banlieue), ainsi qu’avec le reste de la France : on parle même de séparatisme social – ce qu’incarne exemplairement la Villa Montmorency dans le 16e arrondissement. Dès lors, ne peut-on avoir le sentiment que Paris est une capitale qui se tourne vers le monde, mais qui se détourne par là du pays dont elle est la capitale ?