Paris est, comme toute capitale, le résultat des projets architecturaux des pouvoirs en place, la plupart des présidents ou des rois ambitionnant de laisser leur empreinte dans des constructions majestueuses. Toute capitale a ses palais magnifiques, ses hôtels particuliers fastueux, bâtis à la gloire de leurs commanditaires : n’est-ce pas dans ces bâtiments destinés à l’usage privé des rois, mais transformés en musées, que sont désormais exposés la plupart des trésors de l’art et de l’industrie humaine ?
Mais une ville telle que Paris n’est-elle pas dans les têtes autant que dans les pierres ? Des romanciers tels que Balzac, Zola, Hugo ont été inspirés par elle, et l’ont en retour façonnée avec autant de force que les ouvriers qui ont édifié ses monuments. Paris à ce titre, existe certes comme ville mais aussi comme idée – ou mosaïque d’imaginaires, provenant de ceux qui l’ont pensé, qui y ont vécu, de ceux aussi qui n’y ont jamais vécu mais l’ont imaginée, de ceux qui l’ont aimé, de ceux qui y ont été heureux ou y ont souffert, selon qu’ils ont réalisé leurs ambitions et leurs rêves, ou échoué à le faire. Paris est ainsi une création protéiforme. N’est-ce pas ce Paris qui est désiré par ceux qui la visitent et par ceux qui y migrent ? Paris n’est-il pas, avant d’être un lieu physique, un objet de désir ?