La maison, le chez-soi, voilà deux concepts qu’on a tendance à confondre, mais qui doivent être distingués. La maison désigne proprement un type d’habitat adapté à la vie familiale, distingué par exemple des casernes, des monastères, des internats. Bâtie « en dur » et pour durer, elle est liée à un mode de vie sédentaire, à la différence des tentes, des caravanes, des « mobil-home ». Sauf déménagement, une famille s’y installe pour une durée indéterminée. Parfois, plusieurs générations s’y succèdent, comme ces maisons en Grèce où l’on rajoute un étage pour accueillir une nouvelle génération.
Mais on ne saurait réduire la maison à une réalité matérielle. La maison, c’est aussi un lieu symbolique, un « chez-soi », « notre coin dans le monde », comme disait le philosophe Gaston Bachelard. Qu’on habite dans une tente, une caravane, un appartement, un hôtel, la maison désigne cet endroit où l’on « rentre », où l’on passe de l’espace public à l’espace privé, où l’on a une forme d’intimité. En ce sens, la maison répond à un besoin primordial de l’être humain, et à l’un de ses droits fondamentaux. La loi Quillot de 1982 le reconnaît : « le droit à l’habitat est un droit fondamental. »
Ainsi, on distinguera la maison au sens architectural (house en anglais) et la maison au sens symbolique, le chez-soi (home en anglais). Certes, les deux sens sont perméables et tendent à se confondre, mais il faut bien voir que si tout le monde ne vit pas en maison, tout le monde a besoin d’un chez-soi, et ne pas en avoir est source d’une profonde détresse.