Concevoir un aménagement paysager, c’est proposer à des usagers de vivre une expérience à travers la perception qu’ils ont de l’espace créé ou entretenu.

La perception est une lecture de la réalité. Elle peut être sensorielle, mais également psychologique.

1. La perception sensorielle

La vue :

C’est le sens principal sollicité en paysage.

  • La pyramide optique : c’est le champ visuel du spectateur. Le sommet de la pyramide est l’œil et sa base est le cadre visuel. Ce dernier a pour largeur 2/3 de la distance qui le sépare de l’observateur et pour hauteur ½ de cette distance.

  • Le balayage visuel : afin de prendre connaissance de son environnement, l’homme effectue un balayage à l’aide des yeux. Les éléments qui composent l’environnement sont hiérarchisés. L’œil repère en premier les êtres humains, puis les animaux, les contours et formes simples, les formes inanimées, puis enfin les formes complexes, les signes et symboles.

En s’appuyant sur les lignes, les détails et les dimensions, on peut créer des ambiances, des effets de surprise ou encore des illusions d’optique dans un aménagement.

Les autres sens :

Pour proposer aux usagers l’expérience qu’il souhaite, le paysagiste peut également s’appuyer sur les autres sens, qui sont l’odorat, l’ouïe, le goût et le toucher. L’objectif est généralement de favoriser des expériences agréables, même si l’inverse peut parfois être recherché. Le paysagiste peut s’appuyer sur le parfum et le fruit des fleurs, sur les textures, sur les sons de la nature et des matériaux…

2. La perception psychologique

Chaque individu va percevoir l’espace différemment en fonction de son imaginaire, de son vécu, de sa culture ou encore de l’état émotionnel dans lequel il se trouve. La perception psychologique peut être différenciée en trois niveaux : le réel (les faits objectifs, observables, physiques), l’imaginaire (lié au rêve, à la créativité) et le symbolique (lié aux représentations).

Par exemple, une croix dans un aménagement ne sera pas perçue de la même manière par un Européen ou par un Asiatique.

Source : Aménagement des espaces verts urbains et du paysage rural, Jean-Luc Larcher et Thierry Gelgon, 3e édition.