Dans la démarche d’AGEA et de diagnostic global, vous devez prendre une posture d’expert, qui émet des recommandations au regard de son analyse, de ses propres critères de jugement. 

  • Exercice : l’énigme d’Edmond Dufresne
    Cette énigme est proposée aux apprenants en début de formation pour leur faire prendre conscience du poids de leurs représentations et de la nécessité de s'en abstraire pour avoir un regard neutre sur ce que dit l'agriculteur, sans porter de jugement. Le formateur laisse les apprenants chercher la réponse pendant une journée, il peut donner la réponse le soir ou le lendemain en insistant bien sur le changement de posture à acquérir.
    « C'est la nuit, Edmond Dufresne est réveillé par l'entrée d'un cambrioleur dans sa chambre. Il est tout d'abord un peu surpris, mais il n'est pas du tout contrarié.
    D'ailleurs, il ne tente rien pour l'empêcher. De son côté, le cambrioleur a vu Edmond Dufresne, mais ne s'en soucie pas. Il vole tableaux et bijoux de valeur avant de s'en aller définitivement. Pourquoi Edmond et le cambrioleur ont-ils réagi ainsi ? »
    Indice : Edmond est un prénom trompeur.
    Réponse : Edmond Dufresne est un bébé. C'est un prénom de personne âgée, mais c'est un stéréotype qui empêche de trouver la bonne réponse.

La démarche stratégique s’appuie sur une tout autre posture, celle de l’accompagnateur. Dans ce cas, c’est la perception de l’agriculteur qui est privilégiée.

Cette posture demande de sortir un peu des sentiers battus, car elle est basée sur le « non-savoir », sur l’écoute et sur le dialogue :

  • Le « non-savoir » et la non-violence : la première règle, lorsque l’on accompagne, est de ne pas se substituer à autrui, ne pas penser pour lui. En cela, la posture est non-violente, car il faut s’affranchir de toute relation de pouvoir ou de domination, qui peut être un des travers de la posture d’expert, qu’il se l’attribue lui-même ou que l’agriculteur la lui attribue. L’accompagnateur ne juge pas.

  • L’empathie : l’accompagnateur fait preuve d’empathie, c’est-à-dire de la capacité à s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent.

  • L’écoute active : l’écoute active est une méthode qui articule le silence réceptif et le questionnement pour relancer. Bien écouter quelqu’un, c’est accepter de se taire et le laisser parler, questionner pour enrichir sa propre compréhension, et reformuler ce qui est exprimé. Cela nécessite, entre autres, de mettre l’interlocuteur à l’aise, d’être patient, de ne pas faire autre chose pendant qu’il écoute et donc le regarder, sans l’interrompre.