Si la critique des médias est à la mode, le public ne modifie que peu sa manière de consommer de l’information. Or, comme l’écrivent la journaliste Florence Aubenas et le philosophe Miguel Benasayag dans leur essai intitulé La Fabrication de l’information « La presse parle de ce dont parle le public. Et le public parle de la presse ». Ils dénoncent ici un effet pervers de l’actualité qui consiste à ne donner de l’importance qu’à ce qui fait parler de lui. Cet effet peut aller jusqu'au délire médiatique ainsi que le met en avant Daniel Schneiderman, dans son essai intitulé Le Cauchemar médiatique dans lequel il analyse la montée en puissance du sentiment d’insécurité véhiculé par les journaux et la télévision ou, dans un registre plus léger, l’engouement créé autour de la première télé-réalité Loft Story en 2001.
Pour Laurent Gervereau, ce phénomène relevant de la manipulation se joue également sur le plan international. L’auteur de l’essai, Inventer l’information, analyse les unes de sept pays – la France, l’Algérie, les États-Unis, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni – pour démontrer que les grands groupes médiatiques imposent une vision autocentrée de l’actualité et très parcellaire des événements internationaux en privilégiant grandement l’Occident.
Il est donc judicieux de délaisser les flux d’information sélectionnés par les médias, sur le net par exemple, pour aller à la recherche de sujets importants d’actualité passant encore trop souvent inaperçus.