Si, pour Charles Nodier, la littérature fantastique est présentée au XIXe siècle comme un refuge contre « les repoussantes réalités du monde vrai », quel que soit le genre, aussi éloigné soit-il de notre réalité, le point de départ, le modèle duquel l’écrivain s’éloigne ou se rapproche reste la réalité. Les mondes imaginaires ont donc en contrepoint beaucoup de choses à nous révéler sur notre propre monde.
Aujourd’hui, le terme fantastique est souvent bien mal employé, surtout au cinéma, car le fantastique n’est pas un genre peuplé de monstres et de légendes qui relèvent, quand à eux, du merveilleux. Le fantastique prend justement racine dans la réalité. Selon Tzvetan Todorov, théoricien et critique littéraire, le fantastique est dans l’incertitude : « Le fantastique, c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel. »
Le Horla de Maupassant, la fin du film, Inception, de Christopher Nolan, la nouvelle « Le chat noir » ou « Le Cœur révélateur » d’Edgar Allan Poe, « La Cafetière » de Théophile Gautier sont des modèles du genre : par ailleurs, dans les quatre, le fantastique réside dans le doute sur la santé mentale des personnages principaux. À la fin, le personnage et/ou le lecteur doit choisir : opter pour la démence ou reconnaître qu’il y a intervention du surnaturel.