La Nouvelle Vague voulait rompre avec le côté pompeux du cinéma français de l’après-guerre, même si ses détracteurs taxèrent le mouvement de « parisianisme petit bourgeois ». « Cléo de 5 à 7 » en reprend les principes fondateurs. L’important n’est plus la perfection technique, ou même esthétique (on trouve dans le film quelques faux-raccords et de petites erreurs de cadrage), le naturel et l’émotion priment (ce qui explique aussi les dialogues minimalistes et quelques problèmes dans le jeu des acteurs, débutants).
Agnès Varda tourne en décors réels, avec de vrais gens, pas des figurants, et préfère saisir l’instant grâce à une petite caméra très mobile qui lui permet des déplacements rapides. Ces mouvements, symboles de liberté, se retrouvent chez d’autres réalisateurs comme Godard ou Truffaut. Les moyens sont dérisoires par rapport au cinéma classique. C’est un film témoin de son époque, ses attentes et ses problèmes (ex. : la guerre d’Algérie) dans une société en pleine mutation.