L’esthétique peut-elle servir à éduquer les gens ? Le débat n’est pas clos. Attention au clivage entre grand public et esthètes lettrés, pas toujours fondé et qui sert souvent à marquer une barrière entre les classes sociales. Si nécessaire, il y aura toujours des instances officielles (ex. : Académie) pour évaluer le côté artistique d’une œuvre, mais cela peut aussi pousser les gens à taire leurs vrais goûts de peur d’être jugés incultes.

La photogénie, bien passer à l’image, n’est pas qu’un hasard : le cinéma a amené une cassure dans la conception de la beauté, qui dorénavant peut être fabriquée. La distinction entre classique et moderne est en revanche un peu passéiste, car l’esthétique a toujours évolué. Le choix qu’un réalisateur fait en début de carrière – grands studios ou circuit indépendant – ne préjuge pas toujours des qualités artistiques qu’il développera dans son œuvre, mais attention à l’esthétisation (quand on veut trop faire du joli), surtout avec des sujets sensibles.