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Les Lumières de la ville de Charlie Chaplin

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Comment analyser un film

Pour limiter les interprétations hasardeuses trop subjectives, il est bon de commencer par se documenter sur le réalisateur et sa filmographie, de manière à saisir son style et ses thèmes récurrents. 

On peut ensuite se pencher sur les analyses de critiques reconnus, en prenant soin de croiser ces informations et de garder en priorité celles qui se recoupent. Il existe trois grandes familles de théories qui proposent de guider l’étude d’une œuvre cinématographique : 

  • les théories sociologiques (un film serait toujours plus ou moins le reflet de la société qui l’a produit, de ses peurs et de ses attentes), 
  • les théories psychanalytiques (un film suscite de l’émotion et nous plonge dans l’illusion cinématographique le temps de la projection car il fait appel à notre inconscient plus qu’à notre cerveau – l’usage de la symbolique en est un exemple), 
  • les théories techniques (un film fonctionne car la grammaire filmique – cadrages, lumière, son, montage, etc. – a été utilisée intelligemment.)

Charlie Chaplin, réalisateur

Après ses premiers courts-métrages dans lesquels il n’était qu’interprète, Chaplin va très vite passer aux commandes et contrôler autant que possible toutes les étapes de la production. L’improvisation des débuts va peu à peu laisser la place à des structures plus construites et ambitieuses pour ses longs-métrages. Pour lui, le cinéma est avant tout basé sur le visuel, et l’art, l’émotion, passent avant la technique (d’où le peu d’importance qu’il accorde à certaines contingences, comme la productivité lors d’un tournage, les petites erreurs techniques et les modes en vogue au cinéma). Il sait s’entourer des bonnes personnes, acteurs et techniciens, et se montre très exigeant avec eux. On lui reprochera plus tard son « archaïsme », car il restait très attaché au cinéma muet dans son style de réalisation, et il finira par tourner le dos à Hollywood pour des raisons aussi bien artistiques que politiques. C’est pourtant bien ce style iconique qui a fait de lui une légende du cinéma.

L’usage du son dans « Les Lumières de la ville »

Pour Chaplin, le cinéma est un art visuel. Il a longtemps résisté aux talkies, peut-être parce qu’il se méfiait de la parole. Dans ce film, il s’en moque en la singeant ou en montrant les résultats calamiteux de trop de palabres. Il soigne par contre la musique, même s’il en fait une utilisation « classique » proche de celle du cinéma muet. Des blocs de bande-son collent à l’humeur des scènes à l’écran, les séquences sont comme autant de « tableaux ». (Variante : un leitmotive associé à un personnage.) L’émotion est pour lui primordiale, c’est pourquoi il choisit de ne pas nous faire entendre certains sons (c’était pourtant techniquement possible à l’époque), soit pour ne pas casser l’ambiance, soit pour forcer le spectateur à imaginer ce son et donc à s’impliquer dans la scène. Se priver presque entièrement d’une prise de son réel l’a amené à se dépasser et à faire preuve de beaucoup d’imagination visuelle (mouvements de caméra, cadrages, etc.) pour bien faire comprendre l’histoire.

Le tragi-comique dans « Les Lumières de la ville »

Comme souvent avec Chaplin, son personnage principal traverse des moments très durs (la pauvreté, la prison, etc.) et pourtant, il parvient à nous faire rire à partir de cette trame de drame social. Le burlesque s’intercale sans paraître déplacé, peut-être parce que ces scènes arrivent à point pour nous soulager de la tension dramatique accumulée. Le jeu d’acteur subtil cède la place à la caricature, comme pour nous rappeler que tout est « pour de faux ». Mais par effet balancier, on rit jaune aussi, parfois, car tous les personnages sont prisonniers de leurs illusions et elles volent en éclats de manière ambiguë pour le spectateur : les scènes sont drôles, mais nous ramènent toujours à la dure réalité. Chaplin nous fait vivre une expérience humaine dans laquelle on peut se transposer grâce à des décors anonymes et des personnages allégoriques (l’Aveugle, le Vagabond, etc.) Charlot, clown triste ? Tout dans ses films (musique, mouvements, etc.) est au service de l’émotion.

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