Dès le cycle 2, à chaque séquence, l’élève rencontre des œuvres d’art, ou du moins leur reproduction, rendue plus accessible par les outils numériques. Il s’agit d’ouvrir son regard, de l’amener à être curieux de la diversité des démarches des artistes, mais également des images qui l’entourent, de l’inciter à devenir un explorateur d’art. Il convient d’amener l’élève à découvrir que l’artiste, lorsqu’il crée, s’inscrit également dans une culture qui lui est propre, en interaction avec le monde dans lequel il vit. Il ne s'agit pas de relier une pratique à une période, voire à une œuvre, mais de créer des liens entre les œuvres et les cultures pour ouvrir le regard à l’art en train de se faire.
Si rencontrer des œuvres diverses et variées est à encourager et la curiosité face aux images à valoriser, l’enjeu est de permettre aux élèves de prendre la mesure des images qui les entourent, pour apprendre à s’en saisir, et, progressivement, à cerner ce qui les émeut.
Regarder une œuvre s’apprend et se construit progressivement. Lorsque les sens sont en jeu, l’enseignant les mobilise, par le silence, le regard, et lorsque c’est possible, l’écoute, le toucher, l’odorat et le goût. Il est intéressant d'engager les élèves dans un regard soutenu, d’entrer dans la polysémie de l’œuvre.
Intuitivement, les élèves mettent en relation les éléments qu’ils observent et cherchent un sens. Au-delà de cette première lecture, il est nécessaire de les amener à découvrir l’espace de l’œuvre dans sa complexité où chaque élément peut se révéler un indice, une piste. La description de l’œuvre permet de construire un état des lieux collectif. La situation collective d’investigation de l’œuvre nécessitant un partage des sens, elle recourt naturellement au langage oral. La rencontre d’une œuvre constitue une situation langagière à part entière.