Du 21 février au 23 mai 1431, à Rouen, se déroule le procès de Jeanne d’Arc, aussi connue sous le nom de « Pucelle d’Orléans », alors accusée d’hérésie et de sorcellerie.

Jeanne d’Arc

Jeanne d’Arc naît en 1412 à Domrémy, en Lorraine, en pleine guerre de Cent ans. À 13 ans, la jeune bergère, affirme entendre des voix divines lui demandant de libérer le royaume de France des occupants anglais et de faire couronner le dauphin Charles VII, fils du roi de l’époque, Charles VI le fou. Elle rencontre le dauphin à Chinon, qui, convaincu par la jeune femme, accepte de la laisser combattre contre les Anglais. C’est ainsi qu’elle mène à la victoire les troupes françaises et libère la ville d’Orléans de l’occupation, en mai 1429. Quelques mois plus tard, le 17 juillet, Charles VII est sacré roi de France à Reims.

Jeanne d’Arc se voit alors confier de nouvelles missions par le roi. Mais échouant à faire libérer Paris, Charles VII se détache d’elle et Jeanne combat seule de son côté. Elle est capturée à Compiègne par les Bourguignons le 23 mai 1430, puis vendue plusieurs mois plus tard aux Anglais, pour la somme de 10 000 livres. Elle est détenue à Rouen, capitale du duché de Normandie, alors en possession anglaise.

Le procès

Alors que les Français voient ses actions comme un miracle, les Anglais la suspectent de pratiquer la sorcellerie et souhaitent la brûler. Jeanne d’Arc est alors soumise à un procès, mené par l’évêque de Beauvais Pierre Cauchon. Parmi les nombreux chefs d’accusation retenus contre elle, on compte notamment le fait d’être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, hérétique, blasphématrice, errante en la foi, ainsi que d’avoir revêtu l’habit d’homme, prédire le futur, pratiquer la sorcellerie, combattre au nom de Dieu, et refuser de se soumettre aux hommes d’Église...

Le 21 février 1431 s’ouvre la première audience publique du procès de Jeanne d’Arc, qui se déroule dans le château de Rouen. Environ 120 personnes y participent. Jeanne comparaît à 18 ans, sans avocat et sans rien connaître en droit. Mais elle ne se laisse pas faire et répond avec habileté et un certain sens de la repartie. Elle réussit à maîtriser l’interrogatoire et à déjouer les pièges, ce qui surprend les juges. Jeanne d’Arc déclare notamment préférer la mort plutôt que de se rétracter et déclarera sans relâche avoir agi sous l’ordre de Dieu.

Jeanne nie les accusations portées contre elle et Pierre Cauchon, également conseiller et partisan du roi d’Angleterre, la déclare coupable. Cauchon est persuadée de son hérésie, notamment parce que si les voix que Jeanne prétend avoir entendues étaient divines, Charles VII serait ainsi le vrai roi de France, comme elle l’a déclaré, et donc le roi d’Angleterre serait, lui, un usurpateur. Pierre Cauchon étant un fidèle partisan des Anglais, il aurait dû admettre avoir trahi son roi...

En tout, 12 articles sont retenus contre elle et Jeanne d’Arc est condamnée au bûcher.

Mort

Le 30 mai 1431, après plusieurs mois de procès, Jeanne d’Arc est brûlée vive sur la place du Vieux Marché à Rouen. Elle n’a que 19 ans.

En 1456, son procès est révisé par le pape Calixte III sous les demandes de la mère de Jeanne d’Arc, et sa condamnation est jugée « nulle, non avenue, sans valeur ni effet ». Jeanne est ainsi réhabilitée à titre posthume. Aussi, 500 ans plus tard, en 1920, elle est canonisée par l’Église et devient désormais « Sainte Jeanne d’Arc ».