Au Rwanda, du 7 avril 1994 au 15 juillet 1994, a eu lieu un génocide : 70% des Tutsis résidant dans le pays ont été exterminés.

Rappel : du grec genos, « race », et du latin cide, « tuer », un génocide est l’extermination physique, intentionnelle, systématique et préméditée d’un groupe humain en raison de ses origines.

Contexte

Le Rwanda est divisé en deux populations : les Hutus, d’un côté, représentant la majorité du pays (85%), et de l’autre, les Tutsis, en minorité (15%). Ces deux peuples sont en conflit depuis plusieurs générations.

Ces mauvaises relations datent de l’époque coloniale. Au départ, les colonisateurs (Belges) s’appuient sur les Tutsis pour gouverner, fascinés par leur monarchie. Ils les considèrent comme plus intelligents et aptes à diriger.

Cependant, peu avant l’indépendance du Rwanda dans les années 1950, les Belges se mettent à soutenir la majorité Hutu, qui se révolte. Pendant la révolution sociale de 1959, les Hutus arrivent au pouvoir et massacrent les Tutsis, considérés comme ennemis de la nation.

Événements

En 1993, alors que les relations entre les deux peuples sont toujours conflictuelles, l’ONU a pour mission au Rwanda de faire régner la paix entre le gouvernement (Hutu) et les insurgés (Tutsis). Mais le 6 avril 1994, l’avion présidentiel est abattu et le pays sombre dans la violence. Les Hutus considèrent les Tutsis responsables de la mort du président, Juvénal Habyarimana.

Les deux populations vont ainsi commencer à s’entre-tuer. Le gouvernement évoque clairement son but d’éradiquer les Tutsis et répand la haine dans tout le pays. Des émissions de radio, financées par le gouvernement, incitent même les Hutus à abattre les Tutsis.

Alors que tout le pays est en train de se massacrer, l’ONU décide de se retirer du conflit et ne laisse sur place qu’une centaine de soldats. Impliquée dans ce conflit, la France se range du côté de l’armée Hutu, tandis que les Anglais soutiennent les Tutsis.

Fin du conflit et conséquences

Finalement, trois mois après le début des tueries, la France, avec l’aide de l’ONU, intervient. Cette action militaro-humanitaire, appelée l’« opération Turquoise », est controversée en raison du positionnement de la France lors du conflit. Des vies sont sauvées mais des génocidaires parviennent à se réfugier, dans les pays voisins.

Sur 100 jours, ce sont plus de 800 000 personnes (principalement Tutsis) qui ont été tuées. En moyenne, entre 8 000 et 10 000 personnes étaient assassinées tous les jours.

Le Front Patriotique Rwandais remporte finalement la victoire, mettant fin au conflit, et Paul Kagamé prend le pouvoir. Le nouveau gouvernement est très critiqué par les opposants car selon eux le FPR a aussi commis des crimes pendant cette période.

L’info bonus

Publié en 2016, le roman Petit pays de Gaël Faye retrace son enfance au Burundi à l’époque du conflit entre Hutus et Tutsis. Il a été adapté au cinéma par Éric Barbier en 2020.