Du 4 au 11 février 1945, les chefs des trois puissances alliées, Winston Churchill, pour le Royaume-Uni, Franklin Delano Roosevelt pour les Etats-Unis et Jospeh Staline pour l’URSS, se retrouvent à Yalta, en Russie, notamment pour préparer la paix.
Ce cliché célèbre, qui réunit les trois chefs d’Etat, est pris le 11 février, et reste dans la mémoire collective comme le symbole de l’alliance des grandes puissances contre le IIIè Reich nazi. 
A noter : l’absence de la France à la table des négociations, en raison de la défiance du président Roosevelt à l’égard du Général de Gaulle.

Le contexte
La fin de la Deuxième Guerre mondiale qui a débuté 5 ans et demi plus tôt approche… En février 1945, l’Armée rouge est à moins de 100 kilomètres de Berlin. Les Alliés qui ne franchiront le Rhin qu’à la mi-mars poursuivent le bombardement des villes allemandes et progressent vers l’Est. Dans le Pacifique, la guerre contre le Japon fait rage. 

Des rencontres au sommet 
La Conférence de Yalta fait suite à plusieurs rencontres entre les Alliés, à commencer par celle de Churchill et Roosevelt au large de Terre-Neuve en 1941 d’où émerge la Charte de l’Atlantique, prônant le droit l’autodétermination des peuples à disposer d’eux-mêmes et les prémisses d’une paix internationale. Mais la première conférence à réunir les « Trois Grands » a lieu Téhéran à la fin de 1943 : elle acte le principe du débarquement en Normandie et celui d’une nouvelle organisation internationale, l'ONU. Y sont aussi esquissés le démembrement de l’Allemagne et le déplacement de la frontière polonaise vers l’ouest.
A la conférence de Moscou, à la mi-octobre 1944, Churchill et Staline, en bilatéral, prépare le partage des Balkans. Les Britanniques souhaitent conserver dans leur zone d’influence la Grèce où une forte résistance communiste s’est pourtant engagée dans le conflit contre l’Allemagne ; pour atteindre cet objectif, Churchill a accepté le principe d’un partage de l’Europe en zones d’influence entre les Alliés et l’URSS. 


Yalta, le partage du monde ?
Pourquoi Yalta ? Staline, qui redoute de prendre l’avion, propose d’organiser la conférence interalliée sur ses terres, dans l’une des grandes stations balnéaires de la péninsule de Crimée, sur les bords de la mer Noire. Le palais de Livadia, ancienne résidence d’été du tsar Nicolas II, est choisi comme lieu de réunion. Roosevelt, souffrant et affaibli – il mourra deux mois plus tard – se laisse même convaincre d’y séjourner. 
Tandis que Staline parvient à rectifier à son avantage les frontières de la Pologne, les Occidentaux obtiennent le soutien de l’URSS contre le Japon et posent les bases du "monde d’après", avec la mise en place de l’ONU, dont la conférence inaugurale se tiendra en avril 1945 à San Francisco. On y évoque également la partition du territoire allemand en 3 zones d’occupation contrôlée chacune par l’une des puissances ; à la demande de Churchill, la possibilité pour la France d’intéger le dispositif d’occupation est ouverte.

Et après ?
Après la prise de Berlin par l’Armée rouge le 2 mai 1945, qui suit de peu le suicide d’Hitler le 30 avril, la capitulation du IIIè Reich est actée le 7 mai à Reims et signée le 8 mai à Moscou. 
Dans le Pacifique, les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août, entraînent la capitulation du Japon. Le soutien de l’URSS aux armées occidentales, acté à Yalta, permet aux Soviétiques de récupérer les territoires conquis par le Japon en Chine et Corée du Nord. Le 2 septembre prend fin la Deuxième Guerre mondiale.
Dans l’histoire des relations internationales, la conférence de Yalta est considérée comme le fondement du partage du monde entre l’Est et l’Ouest.