Le toucher rectal et le dosage de la Prostatic Specific Antigen (PSA) sont les premiers éléments en faveur du diagnostic qui sera à confirmer histologiquement par la biopsie prostatique. Il est à souligner que seule l’augmentation de la PSA ne peut confirmer le cancer de la prostate. Cette dernière peut être élevée en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate, d’infection urinaire ou d’inflammation à la suite d’un sondage urinaire récent. Il est habituel d’interpréter les résultats de la PSA comme suit : si PSA<4 : risque relativement faible (Sp90 %) ; si PSA entre 4-10 : zone d’incertitude ; si PSA>10 : risque élevé.
La localisation de la tumeur se développe majoritairement dans la zone périphérique de la prostate. La progression du cancer de la prostate est très lente mais continue.
À la différence de l’hypertrophie bénigne de la prostate, le cancer de la prostate est le plus souvent asymptomatique au début de la maladie.
Les signes cliniques dans les formes évoluées retrouvent des troubles mictionnels, hématurie, hémospermie, insuffisance rénale obstructive ainsi que des signes extra-urologiques tels que des métastases osseuses, œdème des membres inférieurs, AEG, troubles du transit et douleurs lombaires.
- Anatomopathologie et types de tumeurs
Dans la majorité des cas, il s’agit d’un adénocarcinome prostatique acineux. C’est une tumeur maligne androgéno-dépendante c’est-à-dire qu’elle est lymphophile, ostéophile et hormonosensible.
Il existe plusieurs types de tumeurs selon la classification de l’OMS de 2016 :
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- Tumeurs épithéliales tels que l’adénocarcinome acineux, la néoplasie intraépithéliale, l’adénocarcinome ductal, le carcinome urothélial... ;
- Tumeurs neuroendocrines qui sont rares et de mauvais pronostic ;
- Tumeurs non épithéliales tels que le sarcome (léïomyosarcome – rhabdomyosarcome …) et le lymphome ;
- Tumeurs secondaires dues à une extension métastatique à partir d’un cancer solide primitif.
C’est le score de Gleason qui permet de classer le pronostic histologique de la tumeur en 5 grades correspondant à des tumeurs de différenciation variable.
C’est le classification D’Amico qui permet de calculer le risque en tenant compte de la valeur de la PSA et du score de Gleason :
- Risque faible si PSA≤ 10 et Gleason ≤ 6
- Risque intermédiaire si PSA entre 10 et 20 ou Gleason=7
- Risque élevé si PSA>20 ou Gleason>7.
- Adénocarcinome acineux
- Définition : c’est une tumeur se développant à partir des cellules luminales sécrétoires des glandes prostatiques. Il est le plus rencontré.
- Anatomopathologie : c’est l’examen anatomopathologique qui permet de confirmer le diagnostic en retenant 3 critères : la présence d’anomalies architecturales en faveur d’un caractère infiltrant de la prolifération tumorale ; des modifications nucléaires avec des noyaux volumineux et des signes d’invasion des filets nerveux et extra-prostatique.
- Examen clinique et physique
L’examen clinique repose sur l’interrogatoire du patient pour recenser les facteurs de risque. L’examen physique repose essentiellement sur le toucher rectal. L’examen sera complété par une étude de la miction : aspect des urines (hématurie ?) ; examen de l’hypogastre pour détecter une rétention urinaire ; examen des fosses lombaires (taille des reins) ; examen des membres inférieurs (OMI ? Compression médullaire ?).