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L'analgésie contrôlée par le patient (ACP ou PCA)

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Notions essentielles

Définition

L'Analgésie Contrôlée par le Patient (ACP ou en anglais PCA pour « Patient Controlled Analgesia ») est un système d'auto-administration d'analgésiques (par le patient lui-même) permettant d'optimiser la prise en charge de la douleur aiguë ou chronique.

Modèles de dispositifs

Sur le marché pharmaceutique, il existe plusieurs modèles de dispositifs pour analgésie contrôlée par le patient :

  • Le modèle mécanique pour une utilisation à usage unique : le volume du bolus et la période réfractaire sont fixes. L'administration de bolus peut se faire seul ou accompagné d'un débit continu.
  • Le modèle électronique qui est réutilisable : le débit est continu avec une dose bolus et une période réfractaire. Les paramètres sont modifiables en cours de perfusion avec un historique des bolus administrés et des bolus demandés.

Cadre réglementaire

La prescription médicale d’une analgésie contrôlée par le patient, ainsi que tous les paramètres correspondants, sont du ressort du médecin. La programmation de la pompe, le remplissage de son réservoir, la surveillance de la PCA sont de la responsabilité de l'infirmier(ère) tels que définis par les articles R4311-2, R4311-7, R4311-8 et R4311-9 du Code de la Santé publique.

Indications

L'Analgésie Contrôlée par le Patient peut être indiquée dans le cas des douleurs aiguës (douleur peropératoire et postopératoire) et dans le cas des douleurs chroniques (douleur d'origine cancéreuse et de soins palliatifs).

La mise en place d’une analgésie contrôlée par le patient est soumise à la condition que le patient soit en capacité de traiter lui-même ses douleurs comme dans le cas de :

  • Douleur intense nécessitant une prise en charge rapide (accès douloureux paroxystiques fréquents) ;
  • Difficultés d'administration d'un traitement morphinique par voie orale ou par voie transdermique ;
  • Troubles digestifs rendant impossible la voie orale (dysphagie, difficultés de déglutition, nausées et vomissements…).

    Mode d'administration

L'administration s’effectue par voie intraveineuse, sous-cutanée ou péridurale. Pour l'accès intraveineux, on utilise souvent un cathéter veineux périphérique, ou parfois un cathéter veineux central. Le traitement de la douleur peut aussi se faire à l'aide d'un cathéter péridural (analgésie péridurale contrôlée par le patient, APCP).

Médicaments utilisés

Tous les médicaments opiacés en forme injectable peuvent être employés lors d'une analgésie contrôlée par le patient : Morphine, Oxycodone, Fentanyl, etc. La morphine est recommandée en première intention.

Principe

L’analgésie contrôlée par le patient repose sur l'administration d'une dose continue d'antalgique avec la possibilité d'auto-administration sécurisée de bolus par le patient. En cas de douleur, le patient s'auto-administre un bolus en appuyant sur un bouton-poussoir.

Contre-indications

L’utilisation d’une PCA dépend des capacités et de l’adhésion du patient, elle comporte des contre-indications telles que :

  • Le refus du patient, patient non-coopérant (sauf accord de participation et éducation du ou des aidants si PCA à domicile) ;
  • Des difficultés de compréhension pour assimiler le principe de cette technique de perfusion ;
  • Des troubles cognitifs (confusion, démence, autres...) ;
  • Allergie à la morphine ;
  • Insuffisance respiratoire ;
  • Nourrisson de moins de 6 mois ;
  • Insuffisance hépatique sévère ;
  • Insuffisance rénale sévère ;
  • Allaitement.

Gestion d’un dispositif d’analgésie contrôlée par le patient

La prescription médicale

La prescription médicale d’une analgésie contrôlée par le patient doit comporter les éléments suivants : la dose bolus, la période réfractaire, la dose limite horaire ou des 4 heures. Le médecin précisera également le mode de perfusion à savoir perfusion seule, bolus seul, ou bien perfusion avec une dose bolus.

La dose bolus

C'est la dose que reçoit le patient quand il appuie sur le bouton poussoir. Elle est déterminée par le médecin. Elle varie entre 0,5 et 1,5 mg.

La période réfractaire

Elle désigne la période pendant laquelle le patient ne peut pas recevoir de dose d’analgésique. Elle est déterminée par le médecin. Elle correspond au délai d'obtention du pic d'analgésie du morphinique employé.

La dose limite horaire

C’est la dose des 4 heures pendant lesquelles le patient va recevoir l’antalgique. Ce paramètre vise à surveiller la douleur du patient et à adapter le traitement. Sa valeur est fonction principalement du type de chirurgie et de l'âge du patient. Elle peut être fixée à 4-5 mg/heure, soit 16-20 mg/4 heures.

Mise en place d’une analgésie contrôlée par le patient

La mise en place d’un dispositif d’analgésie contrôlée par le patient est soumise à la condition que le patient ait atteint le seuil analgésique : dose de charge, titration IV, orale ou relais de morphiniques au long cours.

Les bonnes recommandations concernant la dilution de la seringue de Morphine est de TOUJOURS à 1 mg / 1 ml sauf prescription médicale contraire.

La tubulure du dispositif sera branchée directement sur le cathéter périphérique avec ou sans robinet, mais toujours avec une valve antiretour. Le dispositif ne nécessite pas de voie dédiée.

Surveillance infirmière

La perfusion d’une analgésie contrôlée par le patient est soumise à la surveillance infirmière lorsque celui-ci est hospitalisé. Elle veillera à évaluer l’efficacité du traitement en mesurant son degré de douleur avec une échelle adaptée (EVA, EN, EVS, échelles d’hétéroévaluations, comportementales…). Elle surveillera l’apparition des effets secondaires et signes de surdosage (troubles de la conscience à type de somnolence, troubles neuropsychiques à type de confusion, agitation, hallucination), présence d’un myosis, troubles respiratoires à type de dépression respiratoire, hypotension artérielle, troubles digestifs à type de nausées et vomissements, constipation, ainsi qu’un prurit, une rétention urinaire...

Échelle de sédation de RUDKIN

L'échelle de RUDKIN permet d'évaluer la sédation d'un patient, quel que soit le produit utilisé pour la sédation, et quel que soit le contexte (sédation pour geste, analgésie d'un patient...). Il y a 5 niveaux : 1° Patient complètement éveillé et orienté, 2° Patient somnolent, 3° Patient avec les yeux fermés, mais répondant à l'appel, 4° Patient avec les yeux fermés, mais répondant à une stimulation tactile légère, 5° Patient avec les yeux fermés et ne répondant pas à une stimulation tactile légère. Un score de RUDKIN > ou = à 2 impose d’alerter le médecin référent, et l’arrêt ou la diminution des doses de morphine.

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