Retour

La gestion du Cathéter veineux central (CVC)

🎲 Quiz GRATUIT

📝 Mini-cours GRATUIT

Définition

Le cathéter veineux central (CVC) est un dispositif qui s’insère dans le système veineux profond (veine sous-clavière, veine jugulaire, veine fémorale ou encore veine basilique, céphalique, brachiale) par voie percutanée. Une radiographie de contrôle est réalisée pour vérifier son emplacement.

Il existe plusieurs types de CVC. Certains cathéters sont munis de 2 ou 3 tubes : on les appelle cathéters à double ou à triple lumière (voie) toutes indépendantes les unes des autres :

  • Voie proximale : c’est la voie la plus courte. Elle est utilisée pour les ponctions sanguines, hydratation, transfusion ;
  • Voie médiane : c’est la voie du milieu. Elle est utilisée pour la nutrition parentérale, l’hydratation, administration médicamenteuse, transfusion, ponctions sanguines ;
  • Voie distale : c’est la voie la plus longue qui va jusqu’à l’oreillette droite. Son utilisation est prévue pour la mesure de la PVC, l’hydratation, l’administration médicamenteuse tels que les cytostatiques, les transfusions sanguines, les ponctions pour hémocultures.

Cadre réglementaire et indications du CVC

Cadre réglementaire

La pose du CVC est un acte médical. Il peut être posé par un chirurgien, anesthésiste, réanimateur, radiologue…

Le rôle de l’infirmier(e), dans la gestion du CVC, est réglementé par le Code de la Santé publique :

  • Article R.4311-5 36° : surveillance des cathéters, sondes, drains ;
  • Article R.4311-7 4° : surveillance de cathéters centraux et de montage d’accès vasculaire implantable mis en place par le médecin ;
  • Article 4311-7 5° : injections et perfusions, à l’exclusion de la première, dans ces cathéters, ainsi que dans les CVC et ses montages (…) ;
  • Article R 4311-9 4° : ablation de cathéter centraux et intrathécaux.

Indications du CVC

L’intérêt majeur de la pose d’un CVC est de pouvoir administrer au patient un traitement qui nécessite un débit important dans un gros calibre veineux.

  • Accès périphérique difficile ou introuvable
  • Insuffisance circulatoire aiguë
  • Remplissage vasculaire rapide (solutés hyperosmolaires)
  • Administration de traitements lourds (chimiothérapie, antibiothérapie sur une durée importante, produits irritants veineux...)
  • Nutrition parentérale
  • Mesure de la pression veineuse centrale
  • Hémodialyse

Contre-indications du CVC

  • Forte thrombopénie ou troubles majeurs de l’hémostase
  • Infection cutanée sur la zone de ponction
  • Infiltration tumorale du territoire cutané de ponction
  • Lymphœdème, curage…

Risques et complications du CVC

La pose d’un CVC, ainsi que son maintien en place, présentent des risques et complications pour le patient. Nous pouvons citer :

  • Les risques infectieux : septicémie, endocardite ;
  • Les risques hémorragiques : dus à une plaie de l’artère sous-claviculaire ;
  • Les risques respiratoires : pneumothorax ;
  • Les risques neurologiques : lésion nerveuse ;
  • Les risques cardiaques : arythmie, endocardite, péricardite ;
  • Les risques d’obstruction du cathéter veineux central.

Gestion du Cathéter veineux central

Changement du CVC et lignes de perfusion

Le CVC ne nécessite pas de changement, son indication de maintien en place doit être régulièrement discutée médicalement. Toutefois, les lignes de perfusion telles que la tubulure, rallonge à tubulure, prolongateur, robinet, rampe à robinets doivent être changées toutes les 96 heures. Lorsque le patient reçoit une alimentation parentérale avec ou sans lipides, le changement de ces lignes doit se faire toutes les 24 heures.

Changement du pansement du CVC

Le pansement de protection du CVC doit être changé tous les 8 jours s’il est transparent. Lorsque le pansement n’est pas transparent, il est recommandé de le changer toutes les 48 heures. Tout pansement décollé, souillé ou humide doit être immédiatement changé. Lors de la réfection du pansement, une antisepsie cutanée sera effectuée avec une solution alcoolique en laissant sécher/agir l’antiseptique.

Utilisation du CVC

Le CVC étant une voie d’abord veineuse, son bon emplacement doit être contrôlé avant chaque administration médicamenteuse. Ce contrôle s’effectue en vérifiant la présence d’un reflux sanguin. Devant toute absence de reflux sanguin avec un cathéter qui semble bouché, il ne faut pas tenter de le déboucher et appeler immédiatement le médecin.

Lors de son utilisation, le CVC doit être rincé pour éviter l’obstruction : il est recommandé de procéder avant et après toute injection, perfusion ou prise de sang, à un rinçage avec 10 ml de NaCl 0,9 %. En cas de nutrition parentérale, le rinçage s’effectue avec 10 ml de NaCl 0,9 % entre chaque poche de nutrition, et avec 20 ml de NaCl 0,9 % à la fin de la nutrition parentérale ; en cas de transfusion de produits sanguins, rinçage avec 20 ml de NaCl 0,9 % entre chaque poche et à la fin de la transfusion.

L’infirmier(e) veillera à consulter le protocole du service concernant la gestion du CVC.

Surveillance du CVC

Pour prévenir le risque infectieux, l’infirmier(e) veillera à surveiller quotidiennement et, à chaque utilisation, les signes d’une infection locale : rougeur, chaleur, douleur, induration, écoulement. Il/Elle appliquera les recommandations d’hygiène hospitalière et de précaution standard lors de toute manipulation du cathéter : hygiène des mains, matériel stérile, utilisation de chlorhexidine alcoolique, port du masque... Cf. Voir le protocole de service.

Retrait du cathéter

Le retrait du cathéter est un acte infirmier qui se fait sur prescription médicale, et à condition qu’un médecin est présent et capable d’intervenir si besoin. Pour la technique du retrait du cathéter, il faut veiller à positionner la personne en Trendelenburg (décubitus dorsal, la tête légèrement plus bas que les pieds), demander à la personne d’inspirer et expirer profondément (éviter que le patient tousse), retirer le cathéter pendant l'expiration ou pendant une manœuvre de Valsalva (expiration forcée bouche fermée et nez pincé) en exerçant une légère pression sur le point d’insertion avec le tampon sec. Il faut ensuite comprimer le site d’insertion pendant 5 à 10 minutes jusqu’à la disparition de tout risque hémorragique. Un pansement occlusif compressif imperméable à l’air et à l’eau sera mis en place pour 24 à 48 h. La personne restera allongée horizontalement pendant 30 minutes.

Nomad+, Le pass illimité vers la réussite 🔥

NOMAD EDUCATION

L’app unique pour réussir !