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Notions et outils d’ergonomie utilisables dans la fonction soignante

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Ergonomie

Historique

Les prémices de l’ergonomie datent de la Renaissance avec Ramazzi, médecin italien qui a mis en évidence le lien direct entre le poste de travail et les maladies sous-jacentes. Le mot ergonomie sera utilisé la première fois en 1949, lors de la première réunion de l’Ergonomics Research Society, par Murrel, un ingénieur aéronautique et psychologue anglais.

En Europe, la reconstruction des pays après la Seconde Guerre mondiale, est l’élément déclencheur de l’ergonomie. En effet, l’Europe va miser sur l’industrie en s’intéressant à la productivité, l’optimisation des process. Pour y arriver, les dirigeants se rendent compte qu’il est urgent de considérer les conditions de travail pour accroître la productivité.

D’autres courants s’intéressant à l’amélioration de la productivité ont étudié la motivation de la personne dans son cadre de travail en utilisant la théorie de la motivation du psychologue américain Abraham Maslow (1908-1970). En effet, il dressa une pyramide avec, à la base, les besoins dits primaires (besoins physiologiques et besoins de sécurité), puis les besoins dits secondaires (besoins d’appartenance, besoins d’estime, besoins de réalisation). Des expériences telles que celle de Hawthorne où, dans une usine de fabrication de la Western Electric Company à Chicago, l’intérêt des managers porté aux employés et à leur confort a engendré une amélioration importante de la productivité.

Définitions

L’ergonomie est la discipline scientifique qui s’intéresse aux interactions entre les hommes et les autres éléments d’un système. Elle se base sur des théories, des principes, des données et des méthodes pour agir dans le but d’optimiser le bien-être des hommes et la performance du système dans son ensemble.

L’ergonome est un professionnel dont la mission principale est de contribuer à la conception et à l’évaluation des tâches, des produits, des conditions de travail et des systèmes pour les rendre conciliables avec les besoins, les capacités, les possibilités et les limites des êtres humains dans leur environnement.

Domaine d’ergonomies

L’ergonomie physique étudie les liens entre les caractéristiques anatomiques, anthropométriques, physiologiques, biomécaniques et l’activité physique des hommes. Cela va des postures au travail, de la manipulation d’objets, des mouvements répétitifs, des troubles musculosquelettiques, de la disposition du poste de travail à la sécurité et la santé de la personne dans son environnement professionnel.

L’ergonomie cognitive s’intéresse aux processus mentaux, c’est-à-dire les fonctions de l’esprit telles que la mémoire, le langage et le raisonnement de la personne. Elle étudie les interactions entre l'utilisateur et un système interactif, comme un logiciel, un site web ou une application mobile.

L’ergonomie organisationnelle se concentre sur l’organisation du travail en s’intéressant à l’organisation des tâches, aux emplois du temps, aux travaux d’équipes ou encore à la gestion des ressources humaines. Véritable outil managérial, l’ergonomie organisationnelle prend en compte tous les facteurs humains tels que la communication, la culture d’entreprise, la hiérarchie, le stress, la gestion des conflits, etc. Son objectif est d’optimiser l’organisation du travail et les relations par rapport aux travailleurs.

Modes d’action de l’ergonomie

L’ergonomie peut être primaire, secondaire ou tertiaire. En effet, son action primaire est l’étude de la conception d’un poste de travail d’un travailleur, son action secondaire est de venir réajuster l’environnement d’un poste de travail et son action tertiaire est de réparer l’environnement du poste de travail pour que le travailleur puisse y agir. Ces actions pourront se réaliser en se concentrant sur l’ergonomie physique, cognitive ou organisationnelle, ou sur les trois en même temps.

Troubles musculosquelettiques (TMS)

Définition

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) recouvrent diverses pathologies consécutives aux postures de travail extrêmes, aux efforts excessifs et aux gestes répétitifs en milieu professionnel. Ils sont localisés au niveau ou autour des articulations à savoir les poignets, coudes épaules, rachis ou encore genoux. Ces pathologies concernent les muscles, tendons et gaines tendineuses, les nerfs, les bourses séreuses, les vaisseaux sanguins, les articulations, les ligaments, à la périphérie des articulations des membres supérieurs, de la colonne vertébrale et des membres inférieurs.

Liste des maladies

Ces troubles musculo-squelettiques peuvent être reconnus comme maladie professionnelle. Le code de la sécurité sociale dresse la liste complète des maladies selon leur localisation :

  • Membre supérieur : au niveau du poignet, main, doigts comme le syndrome du canal carpien (nerf médian), syndrome de la loge de Guyon (nerf cubital), la tendinite, le ténosynovite, l’ostéonécrose du semi-lunaire (maladie de Kienböck), l’ostéonécrose du scaphoïde carpien (maladie de Köhler), les troubles angioneurotiques de la main, le syndrome du marteau hypothénar ; au niveau du coude comme la tendinopathie d’insertion des muscles épicondyliens associée ou non à un syndrome du tunnel radial, l’arthrose du coude ; au niveau de l’épaule comme la tendinopathie aiguë ou chronique ; au niveau du rachis comme la sciatique par hernie discale L4-L5 ou L5-S1.
  • Membre inférieur : au niveau du genou comme le syndrome de compression du nerf sciatique poplite externe, l’hygromas aigu ou chronique du genou ; au niveau de la cheville et du pied comme la tendinite achilléenne objectivée par échographie, ou encore la tendinite achilléenne.

Caractéristiques des TMS

Les TMS s'expriment par une douleur, une raideur, de la maladresse ou une perte de force. Quelle que soit leur localisation, les TMS peuvent devenir irréversibles et entraîner un handicap durable.

Facteurs de risques des TMS

Les facteurs de risques sont de 4 types :

  • Les facteurs biomécaniques avec 4 paramètres récurrents : la posture, en dehors de la zone de confort, la force (l’intensité de la force, le type de contraction musculaire, la position articulaire et la distance de prise, la préhension, les caractéristiques de l’objet soulevé), la répétition, la durée de l’activité.
  • Les facteurs environnementaux comme les pressions mécaniques produites par le contact du corps avec des objets extérieurs, les chocs, les vibrations, la qualité de l’éclairage ou le froid.
  • Les facteurs organisationnels comme la possibilité de contrôle des tâches à réaliser, la clarté de la tâche, les relations interpersonnelles, les contraintes de temps, ou encore les cadences imposées.
  • Les facteurs psychosociaux comme l’insatisfaction au regard d’un travail monotone, la tension engendrée par la pression du temps, le manque de reconnaissance, le vécu de relations sociales dégradées ou l’insécurité de l’emploi.

Effets des TMS sur les organisations

Les TMS engendrent des effets néfastes sur la santé des employés, mais également des entreprises. En effet, un nombre important de TMS a des conséquences graves sur l’organisation avec une prestation de travail diminuée, un turn-over du personnel, un absentéisme croissant, des incidents et accidents sur le terrain de travail, ou encore une diminution de la productivité.

Code du travail

La législation française encadre la prévention et la protection des salariés au travail en matière de santé et de sécurité. Le code du travail aux articles L 4121-1 à -5 expliquent que chaque employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité, et protéger la santé physique et mentale des salariés. En effet, l’employeur doit définir des actions de prévention des risques professionnels, des actions d’information et de formation et la mise en place d’une organisation et des moyens adaptés. La transcription de l’inventaire des risques au niveau de chaque unité de travail à travers un document unique d’évaluation des risques (DUER) est obligatoire pour l’employeur depuis le décret du 5 novembre 2001.

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