Créée lors de la conférence de Bagdad, le 14 septembre 1960, l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) — OPEC (Organization of Petroleum Exporting Countries) en anglais — est une organisation de 13 pays exportateurs de pétrole qui “coordonne et unifie les politiques pétrolières de ses pays membres pour garantir la stabilité des prix”. D’abord basé à Genève, son siège est installé depuis 1965, à Vienne, en Autriche. 

Les pays membres
Ils se répartissent aujourd’hui sur 3 continents, l’Afrique, l’Amérique et l’Asie.
L’Afrique compte 7 membres : l’Algérie, l’Angola, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la Libye et le Nigéria. L’Amérique en recensait deux jusqu’en janvier 2020 : le Venezuela et l’Equateur qui a quitté l’organisation en janvier 2020. Enfin, en Asie, le Moyen-Orient, qui recouvre 90% des ressources pétrolières de la planète, regroupe l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Iran, l’Irak et le Koweït.   
A noter : tous les pays producteurs de pétrole ne font pas partie de l’OPEP, comme la Russie (chiffre), la Norvège, le Mexique, le Royaume-Uni.

La genèse
Après la Deuxième Guerre mondiale, et avec la fin de l’ère du charbon, l’industrie pétrolière mondiale prend une ampleur nouvelle. Premier carburant du monde, l’or noir devient un enjeu géostratégique majeur : c’est ce que l’on appelle l’hydrocarbon age. Si son centre de gravité se déplace vers le Moyen-Orient, cette industrie reste dominée par une poignée de compagnies occidentales (américaines, anglaises et hollandaises) : les Big Seven Sisters, les Sept sœurs.
Face à cette mainmise, une partie des plus gros pays producteurs décide de s’allier pour faire entendre sa voix. Représentant 90% de la production mondiale, l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Irak, le Koweït et le Venezuela se réunissent à Bagdad et fondent l’OPEP, dont la devise est “Pour la stabilité et la coopération”.
Si pendant la décennie qui suit, son rôle permet surtout de stabiliser le prix du baril, la nationalisation progressive des compagnies pétrolières et les événements qui surviennent au début des années 1970 vont faire de ce “cartel”, un acteur influent de la scène internationale.

Les dates clefs
1973-1974 = le premier choc pétrolier fait suite à la guerre du Kippour, entre Israël et ses voisins. L’OPEP réduit sa production d’un quart et décrète un embargo contre tous les pays alliés d’Israël, notamment les Etats-Unis, devenus de gros importateurs depuis la fin des années 1940, et l’Europe de l’Ouest. Le prix du baril est multiplié par 4 et passe de 3 à 13 dollars en 2 mois.
1978-1979 = le deuxième choc pétrolier a lieu suite à la révolution iranienne qui renverse le shah d’Iran et consacre l’arrivée au pouvoir de l’ayatollah Khomeiny, puis à la guerre Iran-Irak (1980-1988). Dans ce contexte de crise, la production de ces pays chute et le prix du baril, déjà élevé, flambe une nouvelle fois. Il est multiplié par trois et atteint les 40 $ en 1979.
1986 = suite à la récession économique mondiale, l’offre devient supérieure à la demande : le cours du pétrole s’effondre à 8$ le baril. C’est le contre-choc pétrolier.
Années 2000 = suite à l’instabilité géopolitique qui affecte notamment le Proche-Orient et l’Irak, à des crises sociales au Venezuela et au Nigeria, et à une forte demande chinoise, le prix du baril flambe à nouveau. A 140 $ le baril, il atteint son record en 2008. Avant de chuter brutalement à 35$, suite à la crise américaine des subprimes et à ses conséquences économiques mondiales. 

Aujourd’hui, un rôle moins décisif
Actuellement, la production de pétrole représente moins de 40% de la consommation énergétique (contre 47% en 1973). L’OPEP doit faire face à de nouvelles concurrences : celles de pays producteurs comme les Etats-Unis (1er producteur mondial notamment grâce au pétrole de schiste), la Russie (3è producteur mondial), le Mexique, la Norvège, le Royaume-Uni, le Canada, le Soudan, le Kazakhstan, etc. Depuis 2016, une nouvelle organisation, plus large, baptisée OPEP+, qui rassemble une dizaine d’Etats-membres, a été créée pour s’allier avec ces pays et tenter de réguler la production mondiale. Mais les divergences d’intérêt entre les différents pays membres, déjà prégnants au sein de l’OPEP, sont un frein à une véritable politique commune. 

L’OPEP doit aussi affronter la concurrence des énergies renouvelables qui se développent à travers le monde dans le cadre de la transition écologique. Sans compter la pandémie de Covid-19 qui a réduit fortement la consommation mondiale de pétrole ces derniers mois. 

Info bonus
Un baril de pétrole est une unité de mesure qui sert à évaluer un volume de pétrole brut ou ses dérivés. Il  équivaut à 42 gallons américains, soit 159 litres.