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Métaphore

  • Figure de style fondée sur l’analogie et/ou la substitution entre deux termes appartenant à des univers a priori étrangers. Ce type d’image n’utilise pas d’outil de comparaison (« comme », « ainsi que »…).
  • La métaphore filée reprend une même image sur plusieurs lignes ou vers. Par exemple, dans ce poème d’Apollinaire : « Au lac de tes yeux très profond / Mon pauvre cœur se noie et fond. » Les yeux sont comparés à un lac, et l’idée de noyade prolonge cette comparaison initiale.
  • La métaphore se retrouve naturellement dans la littérature, mais elle est aussi d’un usage quotidien (ex : « un cadeau royal », « une ruse de Sioux », « les bras d’un fauteuil »).

Les figures d’opposition

  • L’antithèse : Dans un même groupe syntaxique (phrase, paragraphe, strophe), deux termes disjoints s'opposent par leur sens. La construction de la phrase peut reprendre un modèle pour mettre en valeur ce contraste. On parle alors de parallélisme de construction.
  • Le chiasme : Deux expressions contiennent les mêmes éléments grammaticaux ou lexicaux. L'ordre des mots est inversé dans la seconde expression et l'ensemble figure une sorte de croix. Ex : « Des cadavres dessous et dessus des fantômes » (Hugo).
  • L'oxymore : Dans une même expression, deux termes de sens contradictoires sont juxtaposés, réunis et se rapportent à la même réalité, au même sujet. Ex : « cette obscure clarté » (Corneille).

Les figures de pensée

  • La litote : Elle minimise un propos pour le souligner. Ex : Chimène avoue sa passion à Rodrigue en lui disant « Va, je ne te hais point ».
  • L’euphémisme : Il atténue une réalité pour la cacher. Par exemple, on dira « il est parti » ou « il nous a quittés » pour éviter de dire « il est mort ».
  • Le paradoxe : C’est un énoncé contraire à l’opinion commune, aux idées admises. Ex : « Paris est tout petit, c’est là sa vraie grandeur » (Prévert).
  • L’hyperbole : Elle met en relief une idée en employant des mots qui vont au-delà de la pensée. « Un des spectacles où se rencontre le plus d’épouvantement est certes l’aspect général de la population parisienne, peuple horrible à voir, hâve, jaune, tanné » (Balzac).

Les figures d’analogie

  • Comparaison : Elle rapproche deux éléments comportant une caractéristique commune à l’aide d’un mot comparatif (comme, pareil à...). Ex : « Son regard est pareil au regard des statues » (Verlaine).
  • Métaphore : Comparaison sans terme comparatif. Cette assimilation directe du comparé et du comparant peut créer des images surprenantes et d’une grande densité. Ex : « Ma soif est un esclave nu » (Valéry).
  • Allégorie : Elle consiste à représenter de façon imagée, en la matérialisant, une idée abstraite. Ex : la Beauté ou la Justice, sous les traits d’une femme. C’est une forme de personnification.
  • Symbole : Expression indirecte au moyen d’un récit, fable, d’images qui suggèrent ce qu’on veut exprimer.

Alexandrin

  • Vers dont le nom vient du Roman d’Alexandre. Ce cycle poétique, écrit en style épique, est du XIIe siècle, mais ce n’est qu’au XVe qu’on parle d’« alexandrin ».
  • Après le décasyllabe (XVIe siècle), l’alexandrin devient le vers noble employé par les poètes et les dramaturges au XVIIe siècle. Il est composé de deux hémistiches (= demi-vers) de 6 syllabes.
  • Jusqu’à la fin du XIXe siècle, il reste largement employé dans la poésie française, malgré certains bouleversements rythmiques provoqués par le romantisme. Victor Hugo se targue d’avoir « disloqué ce grand niais d’alexandrin ».

Diérèse

  • Une diérèse est la séparation d’une syllabe en deux par vocalisation d’une spirante : ainsi, par diérèse le mot « lion » est prononcé « li/on », « glorieux » devient « glori/eux ».
  • Les diérèses sont perceptibles notamment lorsque des vers réguliers sont utilisés. Ainsi, pour compter les douze syllabes d’un alexandrin, il faut parfois faire une diérèse.


Exemple : 

Verlaine, Mon rêve familier. Le poème se termine par ces deux vers :

« Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a / L’inflexion des voix chères qui se sont tues. » Le mot « inflexion » se lira « inflexi-on ».

Une diérèse particulièrement signifiante puisqu’elle porte sur un mot parlant de la forme sonore des mots.

Rejet, contre-rejet

  • Le rejet est une accentuation particulière de l’enjambement. Il est constitué d’un élément bref lié syntaxiquement au vers précédent, mais reporté (« rejeté ») au début du vers suivant pour créer un effet de soulignement et de surprise.
    Ex : « Et dès lors, je me suis baigné dans le poème / De la mer, infusé d’astres et lactescent » (Rimbaud).
    Le rejet permet ici de souligner la métaphore filée (baigné…mer/poème).

  • Le contre-rejet consiste dans le procédé opposé (mise en valeur d’un élément bref à la fin d’un vers qui enjambe sur le suivant).
    Ex : Le poème se termine par ces deux vers : « Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a / L’inflexion des voix chères qui se sont tues. » (Verlaine)

Les trois unités

Ces règles du théâtre classique, inspirées de la Poétique d’Aristote et formulées par l’Abbé d’Aubignac, découlent du désir de vraisemblance qui anime cette esthétique.

  • Unité de lieu : un décor de palais par exemple pour une tragédie, ou un intérieur bourgeois pour une comédie.
  • Unité de temps : toujours par souci de vraisemblance, le temps de l’action doit se rapprocher du temps réel de la pièce. On tente donc de limiter cette durée fictive à 24 heures.
  • Unité d’action : tous les événements doivent être liés et nécessaires, de l'exposition jusqu'au dénouement de la pièce. La pièce de Racine, Bérénice, est ainsi un exemple de tragédie parfaite car elle développe une seule action (la séparation de deux amants) en 5 actes.

Focalisation ou point de vue

Dans un récit, le narrateur peut adopter divers points de vue :

  • La focalisation omnisciente (ou zéro) : le narrateur sait tout de ses personnages et de leur destin. Maîtrisant le temps, il peut faire des effets d’annonce et donne à « entendre » les pensées de ses personnages.
  • La focalisation interne : le point de vue est réduit à celui d’un personnage. Annoncé par des verbes (ou noms) liés aux sens (voir, entendre, sentir), ce point de vue « réduit » donne à percevoir une scène à travers le prisme d’un personnage.
  • La focalisation externe : procédé assez rare, employé parfois dans le genre du Nouveau Roman, qui consiste à décrire une scène de façon apparemment « objective », comme si la narration était une caméra qui filmait la scène en question.

Traitement du temps dans le récit

  • L’analepse : retour en arrière dans un récit, qui consiste à raconter après-coup un événement. Au cinéma ou dans la bande-dessinée, on parlerait de flash-back.
  • La prolepse : en narratologie, la prolepse – ou anticipation – est une figure de style par laquelle sont mentionnés des faits qui se produiront bien plus tard dans l’intrigue. On parle aussi de prolepse rhétorique (figure par laquelle on prévient une objection).
  • L’ellipse : une « ellipse temporelle », également appelée « ellipse narrative », consiste à passer sous silence une période de temps, c’est-à-dire à ne pas en raconter les événements. Il s’agit donc d’une accélération du récit.
  • Le sommaire : résumé en quelques lignes des événements de longue durée.

Place du narrateur dans le récit

  • Extradiégétique : le narrateur n’est pas un personnage de la diégèse (c’est-à-dire l’histoire racontée).
  • Intradiégétique : le narrateur est un des personnages de la diégèse (cas notamment des récits enchâssés : un personnage raconte une histoire et se fait narrateur).
  • Autodiégétique : cas particulier de narrateur intradiégétique, le narrateur se confond avec le protagoniste principal, il est le héros de l’histoire qu’il raconte.
  • Hétérodiégétique : le narrateur ne prend pas la parole dans son récit.
  • Homodiégétique : le narrateur intervient directement dans son récit, à la première personne (sans pour autant être nécessairement un personnage de la diégèse).

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