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La gestuelle

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Maîtriser le langage non verbal et paraverbal

La maîtrise du langage non verbal et paraverbal vous permettra de porter votre message et de capter l’attention du jury...

Quand vous prenez la parole face à un auditoire, vous devez susciter son intérêt et cela démarre bien avant d’avoir commencé à parler.

Les mots doivent être portés par votre corps. C’est le corps qui va d’abord communiquer avec les personnes qui vous écoutent. C’est lui qui va planter le décor, comme dans un film, et permettre à votre parole d’être mieux comprise.

Votre corps va envoyer des signaux qui feront que le jury, les personnes auxquelles vous parlez, auront envie (ou pas) de vous écouter et seront attentifs à vos propos. Sans le langage corporel, vous vous transformez en podcast. C’est bien, mais pour un oral de concours, ce n’est pas ce que l’on attend de vous.

Là, vous vous imaginez peut-être que cela va être très compliqué de réussir à synchroniser vos mots et votre corps.
En fait, pas tant que ça. Et vous savez pourquoi ? Parce que vous le faites déjà d’une certaine manière sans vous en apercevoir dans la vie de tous les jours... Le principe, ici, c’est justement de rester authentique tout en rentrant dans le rôle de l’orateur/trice.

Pour entrer en contact avec l’auditoire, vous allez pouvoir vous appuyer sur 3 piliers essentiels en matière de langage corporel : la posture, la gestuelle et le regard.

Ce sont les trois fantastiques, les trois héros de votre prise de parole, ce sont eux qui vont vous aider à réussir à coup sûr votre oral.

Donc à ce stade, vous avez bien compris que l’on allait travailler sur les fondamentaux.
C’est une partie incontournable de l’art oratoire. Si vous voulez vous en convaincre, pas besoin de longs discours cette fois, regardez les vidéos des grands hommes et femmes de l’histoire, mais aussi celles des artistes, comédiens, chanteurs, rappeurs, slameurs..., et observez comment ils utilisent leur corps pour vous parler, pour entrer en communication avec leur public. Même si vous enlevez le son, vous comprenez une partie de ce qu’ils veulent dire.

Les orateurs travaillent sur les deux axes : la parole oralisée et la communication corporelle.

L’élément essentiel est que les deux communications doivent dire exactement la même chose, à la même seconde. C’est cela qu’il faut maîtriser. Nous allons apprendre comment faire pour être toujours efficace et éloquent avec les deux.

La posture (1) : « Tenez-vous droit(e) ! »

Quand on entre dans une salle d’examen ou dans le lieu où l’on doit prendre la parole, il est important de veiller à renvoyer dès l’entrée une bonne image de soi. Cela passe par la manière dont on se tient. C’est ce que l’on appelle la posture. Physiquement, vous devez vous tenir droit(e), il faut que votre dos fasse apparaître cette verticalité qui montre que vous êtes prêt(e) à affronter l’exercice.

Quelqu’un qui arrive en étant relâché, avachi, ou carrément vouté donne une image négative. Cela envoie un signal qui sera interprété inconsciemment par ceux qui écoutent comme le fait que celui qui se prépare à parler a peur, ne se fait pas confiance ou n’accorde pas d’importance à l’épreuve.

Si vous faites votre oral debout :

Dans ce cas, faites en sorte de bien conserver votre dos droit, mais sans raideur. Cela n’est pas forcément simple au début car, quand on se redresse, on a parfois tendance à être contracté(e) pour conserver la posture. Pour cela, le mieux est de s’être détendu les bras et le buste avant l’épreuve.

Ensuite, et une fois redressé(e), le buste légèrement en avant, il faut abaisser les épaules. Elles ne doivent en aucun cas être remontées et bloquer le cou. 
Au contraire, le haut du corps doit conserver une souplesse qui sera nécessaire pour utiliser la gestuelle.

Vous devez vous convaincre que tout est en place pour réussir. C’est très important car cela va vous permettre de ne pas laisser le stress prendre le contrôle.
La posture que vous adoptez est donc très importante car elle renvoie un signal positif à la fois à votre jury, mais également à vous-même. En vous tenant droit(e) et bien stable face à l’auditoire, vous vous mettez dans les meilleures conditions pour être écouté(e) de manière positive.

Vous vous mettez également dans les meilleures conditions pour envoyer à votre cerveau les signaux positifs de réussite et cela va vous aider à vous faire confiance.
Vous tenir droit(e) est donc très important quand vous passez un oral et c’est le début de la réussite.

L’astuce du prof d’éloquence

Imaginez que vous avez un fil sur le haut du crâne qui vous relie au plafond de la pièce où vous êtes. Vous devez donc tenir votre tête et votre dos de manière à ce que le fil ne se casse pas. 
Vous allez également faire attention à bien vous ancrer dans le sol, cela veut dire que vous allez poser vos pieds parallèles une fois à votre place. Vous allez vous imaginer bien stable et solide, capable de faire face.

Vous devez également faire attention à ne pas vous balancer d’un pied sur l’autre, ou même d’avant en arrière, cela arrive quand on n’est pas très à l’aise... Cela déconcentre l’auditoire qui suit le mouvement du corps, au lieu de vous écouter.
Vous pouvez imaginer, une fois vos pieds bien parallèles, le bassin légèrement basculé en avant et les épaules relâchées légèrement en arrière que vous êtes un arbre et qu’il vous pousse des racines sous les pieds.
Dis comme ça c’est un peu bizarre, mais cela devrait vous permettre de vous ancrer dans le sol et d’avoir une posture efficace.

La posture (2) : l’oral assis

Si vous faites votre oral assis(e)...

Vous arrivez dans la pièce et on vous propose de vous asseoir.
Rappelez-vous que vous vous asseyez après que le jury ou la personne qui vous auditionne vous ait invité(e) à le faire, pas avant... Évidemment, si, par extraordinaire, on ne vous dit rien au bout de quelques secondes, vous êtes autorisé(e) à prendre place dès lors que le déroulé de l’entretien ou de l’épreuve prévoit un oral assis.

L'injonction du « Tenez-vous droit(e) ! » est aussi valable pour l’oral assis.

L’astuce du prof d’éloquence

Il faut cette fois veiller à s’assoir sur la première moitié de la chaise. On ne se cale pas au fond, le dos retenu par le dossier, ou carrément affalé(e). Être assis suppose de la retenue, un dos là encore vertical, et une tête qui se tient également bien droite. Le buste peut être légèrement penché vers l’avant. Les mains peuvent prendre appui à hauteur des poignets ou des avant-bras sur la table, mais jamais les coudes... Elles vont ensuite comme nous allons le voir s’animer pour accompagner le discours ou la présentation.

La minute d’entraînement

Entraînez-vous à venir vous asseoir sur une chaise placée devant une table, en utilisant les conseils du Prof d’éloquence. Veillez surtout à ne pas vous avachir sur la chaise, à rester bien droit et à reprendre le contact visuel le plus rapidement possible avec les membres du jury.
Si vous pouvez vous filmer ou vous faire filmer, c’est encore mieux. Refaites l’exercice jusqu‘à ce que vous parveniz à le faire sans heurter la table, être mal positionné(e) ou tendu(e). Cela doit être naturel.

Faites l’exercice 5 fois de suite.

Règle 1 : Bougez vos mains !

Il faut joindre le geste à la parole, c’est ce que dit le proverbe et c’est bien vrai en matière d’art oratoire.
Pour être convaincant(e), il faut mobiliser le corps et le mettre au service des mots. En utilisant les gestes correctement, vous allez rajouter l’image au son.

Nous sommes dans un monde où l’image est partout. Ce que vous allez dire à l’oral peut être remarquable, mais s’il n’y a rien pour faciliter la compréhension, la connexion est moins efficace et vous y perdez en pouvoir de persuasion. Il est donc important de mobiliser les mains, les bras, la tête pour que l’auditoire puisse suivre en direct la progression du discours.

Il faut être attentif à la manière dont on procède car la gestuelle est un élément qui est très personnel et les gestes, pour être efficaces, doivent être parfaitement synchronisés avec votre parole. Si vos gestes semblent artificiels, un peu plaqués sur vos mots, alors l’effet sera pire que tout...
Les gestes vont interpréter la pensée, la faire exister dans l‘espace, lui donner corps physiquement.
Faire des gestes adaptés quand vous prenez la parole en public doit devenir un automatisme.

Règle 1 : libérez vos mains

Face à votre jury : ne croisez pas les bras, ne les mettez pas derrière votre dos, ni devant vous d’ailleurs.
Vous devez avoir les bras et les mains libres d’appuyer votre propos et de ponctuer votre parole en fonction des besoins.
De même, obligez-vous à ne pas laisser vos bras pendre, immobiles, le long de votre corps.

L’astuce du prof d’éloquence

Si vous avez du mal à occuper vos mains, vous pouvez prendre un stylo dans l’une de vos mains ce qui vous permettra de vous donner une contenance et de ne pas avoir de gestes parasites automatiques.

La minute d’entraînement

Filmez-vous en parlant et observez la manière dont vous utilisez votre gestuelle.
Ensuite, obligez-vous à insérer quelques gestes : la main qui se tend vers le public, le dénombrement avec les doigts des arguments (1, 2, 3)...
Appuyez-vous ensuite sur les éléments présentés dans la règle 2, puis filmez-vous à nouveau.

Règle 2 : Petit lexique des gestes

Rajoutez l’image à votre présentation...

Des bras ouverts et arrondis montrent la volonté d’échange et de discussion. C’est aussi un moyen de conduire les membres du jury à suivre votre raisonnement en les incluant dans votre discours.

Des mains, en position oblique, tournées vers le haut, paumes ouvertes sont aussi un signe positif accompagnant une présentation qui se veut convaincante.

Une paume ouverte, doigts écartés, positionnée de face devant un auditoire permet de stopper un propos contradictoire ou opposant, et de reprendre la parole en profitant de l’arrêt de l’autre interlocuteur (à utiliser avec précaution et jamais face à un jury).

Ponctuer son argument en utilisant le tranchant d’une des mains permet de montrer sa volonté de défendre sa position avec vigueur.

Ramener les mains vers soi montre que cela nous touche et que cette position nous impacte personnellement.

Pointer le doigt tendu vers l’assistance permet d’accentuer la démonstration (attention à ne pas pointer le doigt vers une personne en particulier).

Il existe d’autres gestes, mais cela permet déjà de pouvoir rythmer votre présentation sans faire d’erreur.

L’astuce du prof d’éloquence

Si vous utilisez votre gestuelle pour imager votre discours, vous allez vous apercevoir que cela vous évite de faire des gestes parasites. C’est donc vraiment une bonne idée car il n’y rien de pire pour un oral que de voir un(e) candidat(e) remettre sa mèche en place 5 fois de suite ou tourner sa bague sur son doigt en continu.
C’est particulièrement le cas quand on est debout face au jury.
Si les bras sont utilisés, ils ne pendent pas le long du corps non plus.

Règle 3 : Évitez les gestes parasites

Il y a la gestuelle efficace et celle qui, au contraire, parasite votre présentation et distrait votre auditoire...

Vous ne devez pas faire de gestes qui attireront le regard de votre jury, mais le détourneront du suivi de votre contenu.

Vous évitez donc de : remettre une mèche de cheveux en place (sauf si vous ne voyez plus rien...), toucher une bague ou un bracelet, tirer sur sa chemise, sa veste, son pull, frotter ses mains l’une contre l’autre…
Tout cela est contre-productif car votre auditoire va se concentrer instinctivement sur ces gestes qui n’ont rien à voir avec vos paroles, au lieu de suivre votre démonstration.

Une précision : c’est l’image qui gagne dans tous les cas. C’est ce que l’on retient au final. Il faut donc éviter que le jury se souvienne uniquement de vous comme du candidat qui a remis dix fois sa montre en place, mais plutôt comme celui qui a le mieux présenté sa motivation et son parcours professionnel.

L’astuce du prof d’éloquence

Un conseil simple, mais essentiel : entraînez-vous, entraînez-vous, entraînez-vous !
Devant le miroir, votre ami(e), votre chien, votre poisson rouge ou votre ordinateur... Quand plus personne ne veut vous écouter, ou surtout quand vous vous sentez prêt(e), enregistrez-vous et regardez votre vidéo.

Soyez indulgent(e), mais exigeant(e), regardez ce qui va, ce qui ne va pas et ce que vous allez pouvoir améliorer...
C’est la répétition de la prise de parole en utilisant les gestes et les bonnes postures qui vont vous permettre d’être naturel(le) et efficace face au public. C’est ainsi que vous allez rendre votre présentation persuasive, en incarnant vos mots physiquement au travers de votre gestuelle.

La minute d’entraînement

Réfléchissez à un argument que vous voulez exposer en réponse à une éventuelle question du jury sur votre parcours, vos motivations, votre connaissance de la fonction publique ou des institutions...
Ensuite, entraînez-vous devant un miroir ou en vous filmant à dire cet argument sans ouvrir la bouche.

C’est le même principe que de lire en silence, là vous parlez en silence... Votre bouche ne prononce aucun son, mais vous pensez toutes les paroles que vous voulez prononcer au moment où vous devriez les dire.
En même temps, vous utilisez vos gestes pour appuyer votre propos silencieux.

Attention, ne mimez pas, ne caricaturez pas, ponctuez !

Le regard : votre meilleur atout !

Droit dans les yeux, c’est le meilleur moyen d’entrer en contact avec l’auditoire et de l’emmener à vous écouter avec attention. Cela montre aussi que vous êtes prêt(e) à affronter l’oral.

Vous allez donc éviter de quitter des yeux ceux qui vous écoutent. Quand votre jury est composé de plusieurs membres, comme c’est souvent le cas, vous faites bien attention de ne pas en regarder seulement un seul, mais de poser votre regard sur chacun d’eux en alternant. Toutes les personnes présentes doivent se sentir incluses par votre regard.

Ne parlez pas les yeux baissés sur le sol ou le regard bloqué sur votre feuille si vous avez un document en support. Vous ne devez regarder vos notes que lorsque c’est absolument nécessaire.
Veillez à bien lever le regard à chaque fois et à regarder votre auditoire. Cela vous permettra aussi de vérifier si vous êtes bien compris(e) et si vous réussissez à les convaincre. Si ce n’était pas le cas, vous avez la possibilité de modifier certains éléments comme votre débit, votre diction ou votre rythme de parole.

L’astuce du prof d’éloquence

Pas de regard de biais, d’en dessous, de côté. Vous regardez droit devant vous votre jury et alternativement chaque membre qui le compose dans les yeux.
Même pas peur, mais pas d’insolence ni de regard inapproprié ou tétanisé. Vous êtes là pour prendre la parole, vous n'avez pas peur ou vous gérez votre peur...
Vous vous faites confiance et vous allez réussir cet oral avec le plaisir de celui/celle qui a accompli ce qu’il devait.

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