Il existe trois pouvoirs dans un État : législatif (faire la loi), exécutif (appliquer la loi avec une administration), judiciaire (trancher les litiges et sanctionner les infractions avec des tribunaux). Leur séparation est un principe fondamental dans les régimes démocratiques. Les régimes autoritaires ou dictatoriaux, au contraire, veulent toujours concentrer les pouvoirs. Comme le proclame la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, à son article 16 : « Toute Société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée n'a point de constitution ».
En France, sous la Ve République, la séparation des pouvoirs est relative. L’exécutif est bicéphale, divisé entre un chef de gouvernement (le Premier ministre) et un chef de l'État (le président de la République) qui collaborent, l'un prédominant sur l'autre selon qu'il s'agisse d'une période de concordance des majorités (domination du Président) ou d'une période de cohabitation (domination du Premier ministre). Le Parlement, et surtout l’Assemblée nationale, est largement soumis au gouvernement qui est à la manœuvre en décidant de la politique du pays et en déposant, devant l’Assemblée, des projets de lois.
Par ailleurs, la séparation des pouvoirs est une condition importante de l’État de droit, concept juridique, philosophique et politique qui signifie que le droit l’emporte toujours sur le pouvoir politique et que tous, gouvernants et gouvernés, sont soumis à la loi. L’État de droit désigne aussi un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit et où tout le monde doit respecter les mêmes normes juridiques, que ce soit l'individu ou bien la puissance publique.
Un État de droit repose sur le respect de la hiérarchie des normes, l'égalité devant le droit, la non-rétroactivité des lois et l'indépendance de la justice, en plus de la séparation des pouvoirs. Plus largement, il s’agit d’un État qui respecte la hiérarchie des normes et notamment les droits et libertés fondamentaux, comme, en France, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. En France, le « bloc de constitutionnalité » se trouve au sommet de la pyramide des normes et comprend notamment la Déclaration des droits de l'homme de 1789, le préambule de la Constitution de 1946 et la Constitution de 1958, mais aussi les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République ou la Charte de l’environnement.