Le processus de mondialisation qui marque la planète de 1880 à 1935 est le second de l'histoire, après celui qui eut lieu du XVe au XVIIIe siècle. Il est caractérisé par de nombreuses spécificités et en particulier par l'apparition d'espaces productifs à la fois complémentaires et concurrentiels. Les espaces productifs anciens, en Europe du Nord-Ouest, avec la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France, dans lesquels l'Allemagne prend la première place dès 1910, sont concurrencés, puis dépassés par les « pays neufs ». Les États-Unis parviennent au rang de première puissance industrielle mondiale dès 1913, mais d'autres pays émergent également dans cet espace productif : en premier lieu le Japon, seul pays asiatique doté depuis les années 1870, d'une industrie diversifiée, mais aussi l'Argentine et le Brésil. Dans le monde colonial, les Dominions britanniques, territoires autonomes de l'Empire où la population d'origine européenne exerce le pouvoir, sont les principales puissances industrielles : Canada, Australie, Afrique du Sud. Les autres colonies sont surtout des réserves de matières premières et de main d'œuvre. La Première Guerre mondiale vient accélérer le processus en assurant encore plus la domination étatsunienne. Des crises, en 1921 et surtout après 1929, viennent toutefois enrayer ce processus mondial d'intégration, par ailleurs contesté par le modèle soviétique, mis en place par Lénine, puis Staline, à partir de la révolution de 1917.