Les hiérarchies entre puissances, de 1880 aux années 1930, sont profondément remises en cause par les logiques de la mondialisation, tout autant que par les conséquences des conflits. À la fin du XIXe siècle, la rivalité économique et stratégique concerne surtout les puissances européennes. L'émergence de l'Allemagne sur la scène économique et commerciale mondiale remet en effet en cause l'hégémonie britannique sur les mers, tout comme dans certains domaines industriels. Cependant, ce sont surtout les États émergents du début du XXe siècle qui détrônent l'ancienne « Usine du monde » et, en premier lieu, les États-Unis, alors que Japon et Russie poursuivent leur croissance. La Première Guerre mondiale rebat les cartes en effaçant temporairement la puissance allemande, tout en lui laissant un important potentiel. Les États-Unis s'affirment comme puissance commerciale et financière, même si le Royaume-Uni conserve un rôle majeur du point de vue financier et monétaire. La France tente de retrouver son rang en menant une politique de rigueur vis-à-vis de l'Allemagne, à qui des réparations sont imposées. Avec la crise de 1929, les régimes totalitaires ayant isolé leur économie du système mondial semblent avoir protégé leurs pays. C'est le cas de l'URSS de Staline, qui pratique une collectivisation forcée, de l'Italie fasciste et de l'Allemagne nazie. Cependant, cette solution très artificielle n'est valable qu'en réarmant et en préparant une guerre de conquête.