La mondialisation, des années 1880 aux années 1930, est caractérisée par une intensification des échanges commerciaux. Mais cette intensification n'est pas linéaire. Après une phase concurrentielle, mais marquée par le protectionnisme de certains États, elle est brisée par la Première Guerre mondiale. Les échanges de produits et de capitaux se recentrent sur les États-Unis. Après la guerre, on tente de reconstituer un cadre propice aux échanges monétaires, dès 1922, mais les fluctuations de la politique étatsunienne, entre protectionnisme ou ouverture, conduisent à des aléas financiers importants. La crise des années 1930 conduit aussi à un retour du protectionnisme.

La hiérarchie des puissances commerciales est elle aussi bouleversée. L'hégémonie britannique, concurrencée par l'Allemagne, au début du XXe siècle, est brisée par l'émergence des États-Unis après la Première Guerre mondiale. Cependant, les échanges de capitaux tempèrent cette polarisation, tout comme la possibilité, pour certains États de centrer leur commerce sur leurs empires coloniaux. La mondialisation des économies définit en tout cas des centres et des périphéries, à la fois concurrencielles et complémentaires. Ces centres du monde économiques, places boursières et grands ports, sont ceux de la Grande-Bretagne jusqu'aux années 1920, puis ceux des États-Unis. Les acteurs étatiques et les acteurs privés contribuent à la mise en œuvre de ces processus, relevant à la fois de l'émulation et de la concurrence.