Usant de la photographie, des jeux typographiques et du collage, les avant-gardes bouleversent les règles académiques et inventent le graphisme moderne. 

Trois foyers majeurs se dessinent comme pôles d'expérimentation : Moscou, avec les constructivistes – Amsterdam, avec De Stijl – Berlin, avec le Bauhaus. Déjà, les futuristes avaient brisé les règles typographiques (Les Mots en Liberté (1912) de Marinetti par exemple) et défendaient une esthétique globale, sans hiérarchie entre arts majeurs et arts mineurs, au service d'un art de la communication. La liberté typographique d'Apollinaire, dans ses Calligrammes de 1917 invitaient également à la liberté typographique, mise au service d'une meilleure relation entre mots et images. Les collages-montages dadaïstes comme ceux de Schwitters ou encore d'Hausmann par exemple, bousculent également les règles en place à l'époque. 

De 1915 à 1917, les artistes du groupe De Stijl (comme Théo Van Doesburg par exemple) optent pour une organisation géométrique d'un graphisme aux couleurs primaires, dans l'optique d'inventer une vision universelle, en réaction à la guerre, à l'individualisme et au nationalisme ambiants. 

En Russie, les artistes révolutionnaires, tels Tatline, Rodtchenko ou encore Lissitzky, jouent sur la construction géométrique de l'espace et le développement cinétique de la forme dans l'espace. 

En 1919, la création du Bauhaus de Weimar (à partir de 1924, le Bauhaus s'installe à Dessau et en 1932 à Berlin, puis l'école est fermée par les nazis en 1933) permettra aux idées modernistes de Bayer de se diffuser : simplicité et fonctionnalisme, ainsi qu'à Moholy-Nagy d'enseigner ses principes (l'usage de la photographie et de l'asymétrie notamment).