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Le monde grec archaïque

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Les Grecs dans la guerre au Ve siècle

Les cités grecques développent un fort penchant pour l’activité guerrière. Cette dernière est souvent menée plusieurs mois par an contre une puissance voisine. La première guerre de grande ampleur de l’époque classique est cependant défensive : il s’agit de se prémunir de l’avancée perse achéménide qui vise à mettre sous tutelle l’ensemble des cités grecques comme celles de Ionie, déjà soumises. Ces guerres dites médiques se déroulent en deux temps : 

  • L’expédition de Darius. On peut retenir l’action d’abord décisive des Spartiates et des Athéniens qui repoussent contre toute attente, grâce à leurs hoplites, les Perses à Marathon (490) et à Salamine. 
  • En 486, à la mort de Darius, Xerxès reprend le projet. La conquête de la Grèce doit être la campagne emblématique qui le distinguera de son prédécesseur. En réponse, certaines cités grecques s’unissent dans une alliance défensive. En 483, à Athènes, Thémistocle convainc les Athéniens d’utiliser des mines d’argent à peine découvertes (les mines du Laurion), pour fabriquer la plus grande flotte de Grèce. En 480, Athènes dispose de 200 trières qui sont à l’origine de sa puissance au Ve siècle. Viennent les victoires de Salamine et d’Himère (sur mer, 480) et de Platées, sur terre, en 479. De façon inattendue, la trentaine de cités grecques réussit à repousser le géant perse.

Ce conflit, plus que tout autre, a participé à créer un sentiment d’appartenance entre les Grecs mais il donne à Athènes une puissance démesurée qui la pousse à vouloir dominer l’ensemble des cités grecques.

Face à la démesure d’Athènes - qui est à la tête de la ligue de Délos, originellement créée pour faire face aux Perses mais en réalité utilisée comme instrument de puissance -, les alliés se révoltent et les opposants (Sparte, Corinthe) se fédèrent. 

Éclate la guerre du Péloponnèse (431), conflit armé de grande envergure. À la différence des guerres médiques, les cités grecques se battent entre elles soit pour obtenir l’hégémôn, soit de peur de perdre leur autonomie, mise en péril par la puissance athénienne toujours plus intransigeante. Au terme de nombreuses batailles alternée de trêves : 

  • La guerre d’Archidamos (431-421) ou guerre de dix ans,
  • La paix de Nicias (421-413) (en fait surtout une guerre larvée par cités interposées)
  • La guerre de Décélie (413-404/01), 

Athènes est vaincue en 404 et son régime démocratique est discrédité.

L'expansion du monde grec

L’époque archaïque est la plus grande époque d’expansion du monde grec. En effet, plus d’un millier de cités nouvelles sont fondées à tort lors de la colonisation grecque car elle connaît de grandes différences avec la colonisation moderne. Les cités fondées par un groupe de colons (les apoikiai) sont, sauf exception, politiquement indépendantes de leur métropole tout en conservant un lien de parenté culturel. Parfois, plusieurs cités s’unissent pour en fonder une autre. Les motifs en sont multiples : le premier est la volonté de maintenir une suprématie (colonisation Eubéenne, animée par de riches aristocrates au contact de Phéniciens, maîtrisant la métallurgie et ayant besoin de minerais) mais aussi la sténochôria, la rareté des terres arables ou les désaccords politiques dans des cités où il n’y pas de consensus aisé.  

Une phase débute en 770 par une expédition des Eubéens qui traversent toute la méditerranée pour fonder Pithécusses, qui ressemble plus à un comptoir commercial qu’à une cité, dans le golfe d’Ischia en Italie. De 650 à 500, les Grecs multiplient ces fondations vers le nord de la mer Egée et autour de la mer noire où les cités sont au départ fondées par une seule métropole, Milet. Les Phocéens créent aussi un réseau en Gaule (dont Massalia est tête de pont, aujourd’hui Marseille) et en Ibérie où de simples comptoirs relaient l’activité marchande, liée aux métaux. Des cités sont fondées jusqu’en Libye dont Cyrène qui est fondée en 633 et qui devient rapidement opulente, nous sommes assez bien renseignés sur elle. Le mouvement dure tout au long de l’époque archaïque.

Aristocraties et tyrannies à la période archaïque

On peut distinguer au cours de l’époque archaïque plusieurs phases dans les formes politiques, sans que le mouvement soit homogène. Le monde homérique était dominé par des basileis (sing. basileus) qui dirigeaient les armées ou les villes. C’est ainsi que l’on nommait Ulysse, Achille ou Agamemnon ; on les a traduit par « rois » mais il s'agissait plutôt de roitelets ou de chefs, parfois multiples, d’un groupe d’hommes.

Au début de l’époque archaïque, des clans aristocratiques ont émergé dans la plupart des cités. L’archéologie, surtout funéraire, confirme l’émergence d’une classe sociale bien distincte du reste du démos, du peuple. Elle possédait des biens rares et chers qui venaient de loin et cumulait souvent richesse terrienne et mainmise sur les ressources. On le voit avec les Hippobotai, les « éleveurs de chevaux », des cités de l’Eubée qui dominaient à la fois l’activité terrienne, l’activité marchande et les entreprises guerrières. Avec l’aristocratie, il y a eu un changement dans la nature du pouvoir. Les rois homériques se sont retrouvés à la tête d’un groupe d’hommes ; les aristocrates se partageaient l’influence sur une terre, et, ensuite, sur une cité. Ce type de groupe était, bien souvent, endogame, comme à Corinthe où les aristocrates se mariaient entre eux, au sein d’une famille élargie ou comme celle de Cypsélides, qui se partageait chaque année des magistratures. La compétition pour ces magistratures entraînait des tensions, parfois de vraies luttes internes, c’est la stasis. À Corinthe, une tyrannie s’est installée petit à petit et a pris la place de l’oligarchie aristocratique. C’est un bacchiade marginal Cypsélos, qui s’est emparé du pouvoir. Il a régné de 657-625 et a transmis le pouvoir à son fils Périandre. Ces personnages semblaient assez populaires car comme à Athènes, où s’est installé Pisistrate en 542 av. J.-C., le tyran s'est posé en défenseur du démos du peuple, face aux aristocrates.

La période archaïque

La période archaïque, qui s’étend de la deuxième moitié du VIIIe au VIe siècle av. J.-C., voit le phénomène majeur de la formation des cités dans le monde grec. La cité, selon Aristote (qui écrit au IVe s. avant J.-C.) est une communauté de citoyens, de taille assez modérée pour que les magistrats et les citoyens puissent se réunir mais suffisamment large pour favoriser la spécialisation économique afin de répondre à l’idéal de l’autarcie, l’indépendance économique.

Elle est donc un micro-État indépendant qui dispose de ses lois et de son droit à faire la guerre avec qui elle l’entend. En plus de ses lois propres (les nomoi), les cités sont régies par des traditions ancestrales (les nomima) qui ont leur grande importance, notamment dans le domaine religieux. Elles possèdent un ensemble de divinités officielles (le panthéon) qui varie dans sa composition. Les motifs de leur naissance sont sans doute multiples : réunion d’une population de plus en plus nombreuse, auparavant éclatée, sous des lois et institutions communes (synoecisme), habitude de visiter des sanctuaires communs et recherche de protection derrière des remparts collectifs.

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