D’après Jean-François Lyotard, « L’enfance et le retour au sublime », les enfants humains ne sont pas « conduits par la nature, pas programmés ». Ainsi, ont-ils un « manque natif » qui est suppléé par les « institutions qui constituent la culture », bref par l’éducation.

Aussi est-ce bien ce manque constitutif, qui est la marque de l’in-humain, qu’il faut considérer. L’état de ce manque, J.-F. Lyotard le nomme « l’enfance ». Par enfance, il ne faut pas entendre « une époque de la vie », mais une disposition permanente, « tout au long de la vie » à recevoir ce qu’on n’est pas encore préparé à recevoir, « quelque chose qui ferait de l’appareil psychique un appareil constitutivement impréparé à l’accueillir, s’y introduirait sans y être introduit ». L’on sait, à suivre Aristote, que l’étonnement est source de la philosophie, de la pensée et de la science. « Le monstre des philosophes, c’est l’enfance. C’est aussi leur complice. L’enfance leur dit que l’esprit n’est pas donné. Mais qu’il est possible. »

Mais, constate J.-F. Lyotard, cet état d’enfance, état de mise entre parenthèses pour accueillir l’insu du monde, est mis en péril par notre monde actuel qui parle « sous la règle de l’échange économique, généralisée à tous les aspects de la vie ». Ainsi, « l’enfance doit prendre place le plus vite possible dans les réseaux communicationnels […] pour y fonctionner le plus efficacement possible, c’est-à-dire s’y faire le véhicule des messages qui y passent et, dans le meilleur cas, en optimiser l’information... Pas de temps à perdre… ».

Désormais, « on ne laisse pas aux enfants le temps de l’enfance ». Aussi, selon J.-F. Lyotard, une nouvelle tâche de la « pensée didactique » se souligne-t-elle : « chercher son enfance n’importe où, même hors de l’enfance ».

Parler précisément des enfants, et non de l’enfance, ce n’est pas s’interroger exclusivement, de façon classique (Ariès Philippe, L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, Paris, Seuil, 1973), sur la construction historique d’une catégorie d’âge, c’est aussi inscrire cette catégorie dans les interrogations habituelles de la sociologie, et notamment celles qui ont trait aux inégalités.

L’étude du groupe et des groupes intéresse également l’enseignant car elle lui donne les clés qui lui permettent de comprendre les interactions qui se déroulent dans sa classe dans le cadre d’apprentissages. Gustave Le Bon (1895, « La Psychologie des foules », tente de répondre à la question de la perte de contrôle des individus quand ils se retrouvent au sein d’un groupe.