Le principe de présupposition est intrinsèquement lié à la sémantique vériconditionnelle, autrement dit : est-ce qu’une phrase est vraie ou fausse ?

Il y a deux grandes manières d’appréhender le phénomène des présuppositions : une perspective sémantique et une perspective davantage pragmatique.

Selon la perspective sémantique, le principe de présupposition s’exprime de la manière suivante : « une phrase A présuppose une phrase B si et seulement si B doit nécessairement être vrai pour que A possède une valeur de vérité définie ».

Selon la perspective pragmatique, la présupposition n’est pas vue comme une relation entre phrases ou entre contenus, mais plutôt comme l’attitude mentale des locuteurs et interlocuteurs d’une conversation. Selon cette vision, on ne dira pas qu’une phrase en présuppose une autre, mais que ce sont les locuteurs qui présupposent telle ou telle phrase.

La présupposition suppose que le savoir est en partie partagé par les locuteurs. Par exemple, dans la phrase « Jeanne a arrêté de fumer », les locuteurs doivent savoir que Jeanne fumait pour interpréter la phrase.

Plusieurs procédés linguistiques sont susceptibles de déclencher une présupposition, dont :

  • L’article défini : « J’ai rencontré la fille hier à l’école ». La présupposition est : « J’ai rencontré une fille hier ».
  • Le clivage : « C’est Jean qui a abîmé la voiture ». La présupposition est : « Quelqu’un a abîmé la voiture ».