La conception de la modalité en linguistique peut aller d’un sens très restreint (inspiré de la théorie aristotélicienne du carré logique), à un sens élargi, où quasiment tout énoncé est modalisé.

On distingue plusieurs types de modalité qui correspondent à des valeurs sémantiques différentes :

  • La valeur aléthique (de aletheia « vérité ») : le sujet énonce des vérités logiques, c’est-à-dire ce qui relève du domaine du possible/impossible, nécessaire/contingent, etc. Souvent, les énoncés sont d’ordre scientifique exprimant des données indiscutables (chiffres, vérités générales, lois physiques, etc.), par exemple : L’eau bout à cent degrés ; Tous les hommes sont mortels...
  • La valeur épistémique : l’énonciateur considère les chances de réalisation de la relation prédicative. Par exemple : Il doit être en retard ; Il peut arriver aujourd’hui...
  • La valeur déontique : l’énonciateur apprécie la relation prédicative, positivement ou négativement, en fonction de règles pré-établies, d’un code déontologique. Par exemple : Vous ne pouvez pas garer votre voiture ici (impossibilité morale, mais pas interdiction formelle) ; Si vous voulez avoir votre examen, vous devez le préparer...
  • La valeur radicale ou intersubjective, qui porte sur les relations entre sujets. L’énonciateur ordonne, autorise, etc. Vous pouvez partir (permission) ; Vous devez être ici avant huit heures (obligation).