Le dopage est profitable économiquement à court terme. Pour Jean-François Bourg, il toucherait 7 à 8 millions d’adeptes et rapporterait près de 30 milliards d’euros par an. Avant d’être un profit, le dopage est un coût social et économique pour tous. Il remet en cause le résultat, jette la suspicion et impose de mettre en place des procédures de test pour savoir qui ne respecte pas les règles, sans parler des addictions, des risques médicaux ou du financement de réseaux criminels. Le dopage représente l’un des fléaux du sport moderne. Dans l’histoire du 100m, 9 des 10 athlètes ayant couru sous les 9’80” ont été accusés de dopage…
Si le dopage affecte la réputation du sport en elle-même et fausse ses palmarès, il ne touche pas que les sportifs professionnels. Les sportifs amateurs en usent autant si ce n’est plus. Un grand nombre de cas de dopage est lié au culturisme, à l’haltérophilie et au cyclisme amateur. Ce phénomène, au regard des attentes qui en découlent (sommes dérisoires, performance, reconnaissance, recherche d’une gloire éphémère), souligne la dimension psycho-sociale du dopage.
Les cas de dopage sont présents partout même dans les démocraties occidentales. Certains États autoritaires ont mené des politiques de dopage organisé (RDA, Chine, Russie). Ces politiques sportives cherchent une certaine visibilité nationale et l’obtention de performances à tout prix. L’Agence Mondiale Antidopage (36,4 millions d’euros annuels) est chargée de lutter contre le dopage avec les agences nationales. Dans les États les moins bien dotés, le nombre de tests reste bas : les 29 nations les moins actives ont réalisé moins de 1 000 tests, soit 30 fois moins que les puissances sportives mondiales. Le dopage n’est donc pas près de prendre fin.