Définition


L'élection est la désignation, grâce au vote des électeurs, de représentants (une personne, un groupe, un parti politique). Ceux-ci sont appelés à représenter ces électeurs au sein d’une assemblée ou à occuper une fonction en leur nom. La population en cause accorde par le vote de sa majorité à des représentants ou mandants choisis, la légitimité et la souveraineté nécessaires afin d’exercer le pouvoir politique dans un système démocratique où, théoriquement, c’est le peuple qui prend toutes les décisions. Et les électeurs votent à l’aune des programmes politiques des partis et candidats, programmes qui sont supposés orienter ensuite leurs actions une fois élus.

Les élections de l'Antiquité au Moyen-Âge


Dans les cités de l’Antiquité grecque et latine, l’élection était à l’origine purement aristocratique. Le choix des membres du corps social appelés à exercer les fonctions politiques se faisait par tirage au sort et non par vote. Tout au long du Moyen-Âge, les pratiques électives se sont multipliées en Occident. Elles ont même occupé une place cardinale dans l'Église catholique, puisque les évêques étaient traditionnellement élus par le clergé et par le peuple, les abbés par le chapitre monastique et les papes par les cardinaux. Surtout, les institutions municipales, les corporations, les assemblées représentatives de toutes sortes se sont mises à recourir au système de l’élection afin d’attribuer une légitimité satisfaisante à leurs dirigeants.

Les débats sur la démocratie pendant le siècle des Lumières


Le siècle des Lumières, avec la contestation de la légitimité monarchique et particulièrement de la monarchie absolue, a défendu le libéralisme sous ses diverses formes (philosophique, politique, économique), ce qui a conduit logiquement à l’imposition de l’exigence de davantage de démocratie et donc d’élections dans le fonctionnement de la société et de l’État. Mais mieux vaut-il recourir à la démocratie directe (la « vraie » démocratie), avec le risque que le peuple, qui veut le bien nécessairement, ne le voit pas toujours comme disait Jean-Jacques Rousseau, ou bien à la démocratie indirecte, représentative ? En France, l'abbé Sieyès s'est notamment rendu célèbre pour ses discours forts à l’encontre de la démocratie directe. Il lui préférait la représentation, conçue comme un régime politique particulier, et non comme une variante de la démocratie. D'autres approches soutiennent à l’inverse la démocratie envisagée comme la participation la plus directe du peuple aux affaires publiques.

L'instauration du suffrage universel masculin


Après la Révolution de 1848, le suffrage universel masculin est instauré en France. C'est la IIIe République qui, en ré-instituant le suffrage universel masculin, et en s'imposant dans la durée, finit par consacrer une forme de synthèse entre la représentation, dont les institutions demeurent peu ou prou les mêmes que sous la Révolution, et la démocratie, considérée comme assurée par le suffrage universel masculin, et donc par associer la notion d'élection et le régime démocratique. Ainsi, la souveraineté nationale est pensée comme ne pouvant s'exercer que directement ou par le biais de représentants librement choisis, donc élus.