Le football est un sport anglais dominé jusqu’à maintenant par l’Europe et l’Amérique du sud, mais surtout devenu le sport majeur. Jeu de balle européen devenu global grâce à la domination de l’économie-monde britannique, il s’est imposé comme le premier sport collectif mondial. Ce faisant, il est devenu un enjeu considérable de rayonnement et d’influence.

Convoité par les États-Unis et la Chine au XXIe siècle, le « beautiful game » offre les compétitions les plus populaires, suivies par les Jeux olympiques d’été. Quiconque organise une Coupe du monde, sa manifestation la plus suivie, s’offre une vitrine mondiale sans précédent. La Russie s’est ainsi servie de l’édition 2018 pour changer son image internationale et modifier les représentations ancrées depuis la Guerre froide. Suscitant une concurrence sans merci pour accueillir un Mondial, une véritable géopolitique du football de sélections s’est affirmée.

Le football de clubs n’y échappe pas non plus. Aux côtés de ceux des Émirats Arabes Unis dans Manchester City et le City Football Group, les investissements du Qatar dans le football fournissent un exemple remarquable de la manière d’utiliser et d’instrumentaliser le ballon rond. Du rachat du PSG au transfert de Neymar en passant par la Coupe du monde 2022, le football permet de se faire connaître, de rayonner et de se faire aimer. Il offre l’occasion de créer, en pleine crise, une unité autour de soi comme ce fut le cas pour les Qatariens avec leur sélection au cœur de la crise du Golfe. Mais il permet aussi de maîtriser le récit que l’on veut offrir aux autres, avec toutefois le risque majeur de voir le football devenir un objet de diplomatie sportive sans limites.