Le sport a ses lieux dédiés. Les stades sont des lieux spécifiques et spécialisés pour la pratique du sport. Ils sont l’aboutissement social et architectural des pratiques sportives de masse et de la consommation du sport professionnel. Géographiquement inscrits dans l’espace, ils traduisent son emprise dans nos sociétés. Le Michigan Stadium avec 107 000 places est l’un des plus grands stades du monde. Propriété de l’Université du Michigan, il traduit par son gigantisme le rapport des États-Unis aux sports et une certaine manière de vivre.
Les fonctions du stade ont évolué avec les pratiques sportives et le divertissement sportif (sportainment). Les stades sont devenus des gestes architecturaux, les symboles de projets d’aménagement du territoire et le produit d’enjeux sociaux. Les plus grands d’entre eux sont ainsi dédiés au sport professionnel et à son économie. Plus spacieux et modulables, visant à retenir les supporters, ils favorisent la diffusion numérique et télévisée du spectacle sportif et l’accroissement des revenus du sport-spectacle.
Au risque d’être détournés de leurs fonctions premières (stade-prison, stades abandonnés), ils sont aussi le lieu de passions particulières, celles des supporters et des ultras, les plus investis d’entre eux. Dans le cas des Printemps arabes ou des demandes indépendantistes en Catalogne, ils ont aussi été le lieu d’une expression politique. Participent à la construction des identités notamment nationales, et à l’évolution des technologies (5G), les stades sont les reflets de nos sociétés.