Dans la continuité de la formule de Juvénal « du pain et des jeux » (Panem et Circenses), extraite des Satires, recueil composé entre 90 et 127, la sociologie critique est un courant sociologique représenté notamment par Jean-Marie Brohm. Il déconstruit le sport et le présente comme « un puissant moyen de mise en condition politique », auquel on peut « appliquer la dénomination d’opium du peuple ».
Pour ce courant de pensée, le sport est un dispositif d’aliénation des individus et des sociétés. Il contribue à l’aveuglement des sociétés. À l’instar de la religion qui s’est imposé pour Karl Marx comme « l’opium du peuple », le sport aujourd’hui conduirait les pratiquants à intégrer les logiques du capitalisme libéral au travers du suivi quotidien du sport professionnel, mais aussi à se déresponsabiliser et à se détourner des enjeux importants. Le sport constituerait un réconfort et une échappatoire, la compétition sportive et le suivi des champions représentant un viatique existentiel face à la dureté du monde.
Jean-Marie Brohm dans son article Le spectacle sportif, une aliénation de masse, souligne son importance politique : « le sport n'est pas simplement du sport, c'est un moyen de gouvernement, un moyen de pression vis-à-vis de l'opinion publique et une manière d'encadrement idéologique des populations et d'une partie de la jeunesse, et ceci dans tous les pays du monde, dans les pays totalitaires comme dans les pays dits démocratiques ». Ce courant sociologique reste minoritaire et oublie les vertus éducatives du sport.