Le 24 octobre 1929, 13 millions d’actions – soit 4 fois plus qu’habituellement - sont mises en vente à Wall Street, la bourse de New York, conduisant à un effondrement des cours. C’est le Black Thursday (Jeudi noir). Cette crise boursière, résultat d’une spéculation intense, dure 5 jours et débouche sur la Grande Dépression, une profonde récession qui va toucher durablement les Etats-Unis et, bien au-délà, se propager au monde entier.

Du Black Thursday au Black Tuesday
Cette crise met un point final à l’« ère de la prospérité » que connaissent les Etats-Unis depuis de nombreuses années. Dès le printemps, les premiers fléchissements économiques se font jour, notamment dans l’automobile et le bâtiment, mais la spéculation ne cesse de prospérer vertigineusement. Jusqu’au krach… Le 23 octobre, la séance à Wall Street a été mouvementée et plus de deux millions d’actions ont été vendues ; à l’ouverture du marché le 24 octobre, un vent de panique s'empare de la Bourse : tout le monde veut vendre… et les banques ne parviennent plus à soutenir les cours. A midi, l’indice Dow Jones, thermomètre de la bourse américaine, a déjà perdu 22,6%.  Les jours suivants, les ventes d’actions se poursuivent, atteignant jusqu'à 16,4 millions de titres échangés le mardi 29 octobre - Black Tuesday, les épargnants retirent leurs liquidités des banques, celles-ci resserrent leurs conditions de crédits. C’est la spirale infernale. 

Des conséquences mondiales
S’ensuivront faillites bancaires (plus de 4600), fermetures d’entreprises (plus de 20 000 par an), récesssion générale de l’économie, forte hausse du chômage qui touche 4 millions d’Américains en 1929, 12 millions en 1932, soit le quart de la population active…   La crise financière se transforme en crise économique, voire en crise systémique, et se propage très rapidement au monde entier.  
Car les Etats-Unis représentent alors 45% de la production industrielle mondiale et sont les banquiers de l’Europe et d’une partie du monde depuis la Première Guerre mondiale. Par « l’effet domino », la Grande Dépression américaine affecte de nombreux autres pays, entraînant la banqueroute de grands établissements bancaires, la dévaluation des monnaies, la chute des exportations, et une crise généralisée des économies… 
Si aux Etats-Unis, l’Etat fédéral intervient massivement, notamment sous l’égide du président F. D. Roosevelt qui lance son New Deal, la « nouvelle donne » en 1933, pour endiguer cette crise majeure, d’autres pays ne peuvent en faire autant.
En Europe, notamment en Allemagne, la crise économique conduit à une crise sociale et politique, à la montée des extrémismes et contribue à l’arrivée de Hitler au pouvoir.

Les leçons de l'Histoire
Ce n’est qu’après la Deuxième Guerre mondiale, dont la crise de 1929 a été l’une des causes, que sont mis en place des systèmes de régulation : Système monétaire international, Accords du Gatt visant à réguler les monnaies et les échanges internationaux.
Sans précédent dans l’histoire mondiale, tant par sa durée que par son ampleur, la crise de 1929 continue de marquer profondément la mémoire collective.

Aller plus loin
Avec les romans américains : Les Raisins de la colère ou Des souris et des hommes de John Steinbeck, Le petit Arpent du bon Dieu d'Erskine Caldwell. 
Avec le film : On achève bien les chevaux (1969) de Sydney Pollack.