Arthur Rimbaud (1854-1891)

Rimbaud HPI (Haut Potentiel Intellectuel) !

Si les tests de niveau intellectuel avaient existé au XIXe siècle, nul doute qu’Arthur Rimbaud aurait alors été considéré à Haut Potentiel, et ce, pour plusieurs raisons.

D’abord, parce qu’il peut être vu comme l’un des écrivains les plus précoces de sa génération. À 14 ans, le prodige rédige des milliers de vers latins, est remarqué et encensé par ses professeurs respectifs, remportant prix d’excellence et satisfecit, notamment lors de son année de seconde où lui sont décernés pas moins de huit premiers prix.

Ensuite, parce que l’homme de lettres souffre d’hypersensibilité doublée d’une empathie surdéveloppée comme en témoignent ses relations amoureuses ô combien tumultueuses et compliquées avec son ami Verlaine… comme d’ailleurs avec sa propre mère dont il ne parvient pas à souffrir l’austérité.

Enfin, parce que ses écrits témoignent d’un regard particulièrement éclairé sur les événements politiques et sociaux de son époque, parce que sa soif de liberté, marquée par de nombreuses fugues, n’a connu aucune limite.

Pour toutes ces raisons… et sûrement bien d’autres, établissons Rimbaud HPI.

Si les premières années de la vie de Rimbaud sont entièrement consacrées à l’écriture, les dernières relèvent de pérégrinations incessantes, d’errances sans fin à travers tout le continent européen, comme s’il s’agissait de voir en l’aventure un succédané de son ennui et de sa rage de vivre.

En 1875, c’est à Stuttgart que le poète remet son manuscrit des Illuminations à son fidèle ami — et néanmoins ennemi tant leur relation est compliquée — Verlaine. Cette même année, il rejoint Milan via la Suisse, est finalement débarqué à Marseille après avoir contracté une insolation, puis s’en retourne dans sa patrie originelle à Charleville. Les années qui suivent le situent en terres scandinaves (Suède et Norvège) avant que las Rimbaud se rende à Marseille pour embarquer vers de nouvelles terres comme l’Égypte, l’Éthiopie, le Yémen, pour y pratiquer des commerces légaux… et illégaux. Rapatrié en 1891, il meurt cette même année à l’âge de trente-sept ans.